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Ottawa présente un cadre pour la construction de parcs éoliens en Atlantique

Quelques personnes sur un canot pneumatique naviguent devant une dizaine d'éoliennes.

Le gouvernement du Canada présente un cadre pour la construction de parcs éoliens en mer près des provinces de l'Atlantique. Ci-dessus : un parc éolien en mer près de la Gaspésie.

Photo : Associated Press

RCI

Le gouvernement du Canada met à jour ses accords avec la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador afin de promouvoir la construction de parcs éoliens en mer, mais de l’incertitude demeure quant à l'indemnisation des pêcheurs qui perdraient des zones de pêche.

En vertu des modifications proposées mardi, les deux organisations fédérales-provinciales qui réglementent les hydrocarbures extracôtiers vont changer de nom. Elles vont s’appeler Régie de l’énergie extracôtière Canada–Nouvelle-Écosse et Régie de l’énergie extracôtière Canada–Terre-Neuve-et-Labrador.

La mise en valeur de l’énergie éolienne extracôtière au large de la côte est du Canada s’ajoute à leur mandat, ce qui réjouit cette industrie.

Le dépôt des modifications aux lois marque le début d’une nouvelle industrie qui peut jouer un rôle important dans notre avenir énergétique propre, affirme Lisen Bassett, porte-parole de l’organisation Marine Renewables Canada.

Nous avons beaucoup d’eau

L’unique représentant de la Nouvelle-Écosse au Cabinet Trudeau, le ministre Sean Fraser, estime que la région offre un potentiel extraordinaire pour la production d’énergie éolienne en mer et d'hydrogène.

Ce sont de véritables projets appuyés par des investisseurs qui parlent de créer de véritables emplois, souligne Sean Fraser.

Le ministre de l’Environnement de la Nouvelle-Écosse, Tim Halman, partage son avis.

Si vous nous avez visités, ou si vous avez visité Terre-Neuve, vous savez que nous avons beaucoup d’eau et beaucoup de vent. Nous nous préparons à tirer parti de ces ressources d’une manière propre et durable. Nous ouvrons la voie à des projets tels que des parcs éoliens en mer et de la production d’hydrogène vert, indique Tim Halman.

Les autorités comptent déterminer les endroits les plus appropriés pour ce genre de projet. Elles lanceront ensuite un appel de soumissions.

Quelles conséquences sur la pêche côtière?

Les modifications aux lois ne prévoient aucune indemnisation pour les pêcheurs qui se verraient exclus des zones où seraient construits des parcs éoliens.

Tout problème lié aux pêches ou à la navigation devra être signalé durant les évaluations régionales dans les deux provinces.

Ce genre de chose devra être réglé dans le contexte de chaque projet potentiel. Le but est évidemment de faire en sorte que ces impacts soient minimes, explique le ministre des Ressources naturelles du Canada, Jonathan Wilkinson.

Des bateaux chargés de casiers sortent du havre un à un.Agrandir l’image (nouvelle fenêtre)

Des bateaux de pêche au homard prennent la mer à l'aube, le 30 novembre 2020 à West Dover, en Nouvelle-Écosse.

Photo : La Presse canadienne / Andrew Vaughan

L’Office Canada–Nouvelle-Écosse des hydrocarbures extracôtiers, qui porte encore ce nom, s’interroge à ce sujet, selon sa présidente, Christine Bonnell-Eisnor.

Nous posons aussi cette question. Les gouvernements établissent la politique et les modalités des permis de pêche. Les gouvernements travaillent sur ce à quoi ressemblerait l'indemnisation des pêcheurs, affirme-t-elle.

Le secteur pétrolier et celui des pêches ont une très bonne histoire de coopération et de communication. Je ne crois pas que ce sera différent pour les projets extracôtiers d’énergie renouvelable, ajoute pour sa part le président de l’Office Canada–Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers, Scott Tessier.

Le gouvernement de Tim Houston, en Nouvelle-Écosse, veut accorder des permis de parcs éoliens en mer totalisant 5 gigawatts d’ici 2030. L’objectif principal serait d’utiliser ce courant pour produire de l’hydrogène vert. C’est deux fois plus d’électricité que la demande maximale des consommateurs en hiver, qui atteint 2,2 mégawatts.

Les aires marines protégées

Quant aux aires marines protégées, le ministère des Ressources naturelles du Canada confirme que des parcs éoliens pourraient y être construits.

Carte du Canada indiquant l'emplacement de zones marines dont la conservation est envisagée.Agrandir l’image (nouvelle fenêtre)

Carte du Canada montrant les zones marines dont la conservation est envisagée d'ici 2025. Selon Pêches et Océans Canada, les étoiles en couleur indiquent 17 zones marines dont la conservation est envisagée et les sites en gris ont déjà été désignés. Le ministère précise que les sites proposés sont susceptibles d’être modifiés au fur et à mesure que les négociations avec les partenaires avancent et qu'un engagement complet est entrepris.

Photo : Pêches et Océans Canada

Le porte-parole Barre Campbell explique que les aires marines protégées établies après le 25 avril 2019 seront soumises aux nouvelles normes du ministère des Pêches et des Océans, normes qui interdisent certaines activités industrielles, dont la prospection et la production gazières et pétrolières.

M. Campbell souligne que les activités extracôtières d’énergie renouvelable ne font pas partie de cette catégorie.

Il ajoute toutefois que certaines activités peuvent être interdites si elles ne cadrent pas avec les objectifs de conservation du ministère qui a créé ou qui va créer des aires marines protégées.

D’après un reportage de Paul Withers, de CBC

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