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« L’univers au creux des mains » : l’art autochtone de la Colombie à Montréal

Du 3 juin au 1er octobre 2023, le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) présente une exposition de quelque 400 œuvres d'art en or, figurines et objets cérémoniels en céramique et textiles anciens de plusieurs nations autochtones colombiennes.

Des très petites œuvres en or exposées au musée.

Jusqu'au 1er octobre, le Musée des beaux-arts de Montréal expose 400 œuvres en or, céramiques et textiles de plusieurs nations autochtones de la Colombie. Nombre d'entre elles tiennent dans la paume d'une main.

Photo : Radio-Canada / Paloma Martinez-Mendez

Paloma Martínez Méndez

« Chacune des pièces représente un lien avec l'univers et est fabriquée avec le souci de préserver la vie », explique Diana Magaloni, co-commissaire de l'exposition L'univers au creux des mains : pensées et splendeurs de la Colombie autochtone, qui est présentée à partir de ce samedi au Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM).

Ce sont des objets très petits, très délicats. Mais tout comme on porte un bébé dans ses mains, [la plupart] de ces objets tiennent dans nos mains, comme un univers.
Une citation de Diana Magaloni, co-conservatrice de l'exposition
Diana MagaloniAgrandir l’image (nouvelle fenêtre)

Diana Magaloni

Photo : Radio-Canada / Paloma Martinez-Mendez

L'exposition est organisée autour d'une visite de huit salles du musée. Chacune d'entre elles illustre un aspect de la cosmogonie du peuple Ika ou Arhuaco : le chant des ocarinas, la conception du monde, notre maison-notre cosmos, notre grande famille, prendre soin du monde, etc.

Les salles sont également rythmées par les sons de la forêt tropicale propre au territoire Arhuaco et par les voix des chefs spirituels, dits mamo (sages), Camilo Izquierdo et Jaison Pérez Villafaña, qui ont collaboré étroitement à la création de l'exposition.

  • 1 de 11 : Une série d'objets en or, en céramique et en textile provenant de l'exposition « L'univers dans les mains » au Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM). Les pièces appartiennent aux collections du MBAM, du Museo del Oro en Colombie, du Museum of Fine Arts à Houston et du Los Angeles County Museum of Art., Photo : Radio-Canada / Paloma Martínez Méndez
  • 2 de 11 : , Photo : Radio-Canada / Paloma Martínez Méndez
  • 3 de 11 : , Photo : Radio-Canada / Paloma Martínez Méndez
  • 4 de 11 : , Photo : Radio-Canada / Paloma Martínez Méndez
  • 5 de 11 : , Photo : Radio-Canada / Paloma Martínez Méndez
  • 6 de 11 : ocarina, petite flûte., Photo : Radio-Canada / Paloma Martínez Méndez
  • 7 de 11 : , Photo : Radio-Canada / Paloma Martínez Méndez
  • 8 de 11 : , Photo : Radio-Canada / Paloma Martínez Méndez
  • 9 de 11 : , Photo : Radio-Canada / Paloma Martínez Méndez
  • 10 de 11 : , Photo : Radio-Canada / Paloma Martínez Méndez
  • 11 de 11 : , Photo : 

Unique à Montréal

Bien que cette exposition ait été présentée dans plusieurs endroits, celle de Montréal dispose de trois salles uniques.

Avant l'arrivée des pièces originales, Erell Hubert, conservatrice de l'art précolombien au Musée des beaux-arts de Montréal, a tenté de trouver un moyen de l'adapter à Montréal et aux espaces du musée. C'est ainsi qu'est née l'idée d'ajouter trois salles à la visite.

Nous avons ajouté les deux premières salles, l'une pour la méditation et l'autre pour les ocarinas, afin de donner au public un peu plus de temps pour entamer l'exposition. Aussi, nous avons ajouté la dernière salle, en collaboration avec notre service de l'éducation, afin que cette exposition retrouve sa place au Québec, à l'époque contemporaine.
Une citation de Erell Hubert, conservatrice de l'art précolombien au MBAM
Erell Hubert

Erell Hubert

Photo : Radio-Canada / Paloma Martinez-Mendez

Cette dernière pièce, appelée Prendre soin du monde, dispose d'une douzaine de poufs sur le sol. Sur les murs est accrochée une série de cinq linogravures de l'artiste Phuyu Uma, membre du conseil ancestral Willka Yaku.

Des citations choisies par la commissaire et son équipe sont également lisibles sur les murs.

Cette salle vise à montrer que les savoirs contenus dans les pièces archéologiques de l'exposition sont encore d'actualité. On y trouve donc des citations de membres des Premières Nations, mais aussi de Colombiens vivant ici, dont une personne issue d'une famille Arhuaca du Québec.
Une citation de Erell Hubert, conservateur de l'art précolombien au MBAM
  • 1 de 5 : L'une des trois salles de l'exposition « L'Univers entre nos mains » qui sont uniques à la présentation à Montréal. Ce projet muséal est une collaboration entre le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), le Museo del Oro de Colombia, le Museum of Fine Arts de Houston et le Los Angeles County Museum of Art., Photo : Radio-Canada / Paloma Martínez Méndez
  • 2 de 5 : Série de linogravures de l'artiste Phuyu Uma, membre du Conseil ancestral de Willka Yaku., Photo : Radio-Canada / Paloma Martínez Méndez
  • 3 de 5 : , Photo : Radio-Canada / Paloma Martínez Méndez
  • 4 de 5 : , Photo : Radio-Canada / Paloma Martínez Méndez
  • 5 de 5 : , Photo : Radio-Canada / Paloma Martínez Méndez

La genèse du projet

L'historienne de l'art mexicain Diana Magaloni a relaté à RCI qu'en 2013, lorsqu'elle est arrivée au Los Angeles County Museum of Art (LACMA) en tant que directrice de la collection Art of the Ancient Americas, elle a découvert 900 pièces d'art précolombien et a estimé qu'il était essentiel d'en faire connaître l'existence.

Ce n'étaient pas seulement des pièces belles ou intéressantes, elles ont été faites par des êtres humains, et pour moi, il était important de découvrir les êtres humains derrière elles pour qu'elles prennent vraiment leur vraie valeur. Ce n'est pas le prix, mais leur valeur historique et sociale.
Une citation de Diana Magaloni, co-commissaire de l'exposition
Diana Magaloni et Julia Burtenshaw.

Diana Magaloni et Julia Burtenshaw

Photo : Radio-Canada / Paloma Martinez-Mendez

C'est cette même année, en 2013, que Julia Burtenshaw, l'autre co-commissaire de l'exposition, a commencé à être formée à la conservation avec une vision où le passé et le présent se rejoignent, lors de son séjour postdoctoral au LACMA. Elle a commencé à travailler avec les collections colombiennes.

En tant que directrice du programme, j'ai décidé de mobiliser toutes nos ressources pour aller en Colombie, entamer une relation et trouver un moyen de ne pas imposer une vision préconçue sur les collections. Je voulais que les populations autochtones elles-mêmes expriment leur propre vision de leurs traditions et de leur passé. Et ainsi trouver ce lieu de dialogue pour aborder les collections.
Une citation de Diana Magaloni, co-commissaire de l'exposition

La relation dont parle Diana Magaloni a été tissée avec plusieurs membres de la nation Arhuaca, en particulier avec les chefs spirituels Camilo Izquierdo et Jaison Pérez Villafaña, qui ont accepté de partager les connaissances et les visions de leur peuple et de leurs ancêtres.

Deux Autochtones arhuacos, Camilo Izquierdo et Jaison Pérez Villafaña.Agrandir l’image (nouvelle fenêtre)

Mamo Camilo Izquierdo (gauche) et Jaison Pérez Villafaña.

Photo : Musée des beaux-arts de Montréal / © Jota Arango

Le processus de dialogue entre les sages et les conservateurs a duré plusieurs années. L'expérience a été documentée dans une série de vidéos intitulée Unpacking the Universe, produite par le Los Angeles County Museum of Art.

Les dix vidéos de la série retracent six années de recherche et de développement par les conservatrices du LACMA, Diana Magaloni et Julia Burtenshaw, qui ont abouti à l'installation de The Portable Universe/El Universo en tus Manos.

Les organisateurs espèrent que ces 400 objets, datant de 1500 av. J.-C. à nos jours, dont la plupart n'ont jamais été exposés au Canada, permettront au public canadien de mieux connaître l'une des 100 cultures millénaires de la Colombie autochtone.

Ce projet muséal est une collaboration entre le Musée des beaux-arts de Montréal, le Museo del Oro de Colombia, le Museum of Fine Arts de Houston et le Los Angeles County Museum of Art.

Note : ce reportage est également disponible en espagnol

Paloma Martínez Méndez

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