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Le téléphone BlackBerry : de l’engouement à la désaffection
Les téléphones BlackBerry étaient particulièrement prisés par les gens d'affaires au début des années 2000.
Photo : Radio-Canada
Avez-vous déjà possédé un téléphone BlackBerry? Des reportages tirés de nos archives nous rappellent comment cet appareil électronique novateur a disparu de la carte après avoir connu un grand succès commercial.
Conçus par l’entreprise ontarienne Research In Motion (RIM), les appareils BlackBerry ont connu leur heure de gloire au début des années 2000.
Équipé d’un clavier miniature QWERTY et d’un accès Internet, le précurseur des téléphones intelligents permettait d’envoyer des messages électroniques. Une fonctionnalité qui représentait une véritable révolution dans le monde du travail à l’époque.
Les BlackBerry se distinguent aussi par leur pile fiable et des canaux de communication sécurisés qui en font des appareils prisés par les gens d’affaires.

Les coulisses du pouvoir, 30 octobre 2005
Ce reportage à l’émission Les coulisses du pouvoir du 30 octobre 2005 nous montre notamment que les téléphones BlackBerry ont été massivement adoptés par la classe politique.
Dans les couloirs du Parlement, les BlackBerry sont omniprésents. Plusieurs politiciens confient à la réalisatrice Angie Bonenfant ne plus pouvoir se passer de cet appareil électronique qui se glisse aisément dans la poche d’un veston.
C'est essentiel maintenant pour travailler!
Depuis qu'on a cet instrument, je pense qu'on sauve énormément de temps
, affirme le député libéral Denis Paradis. On communique très rapidement. C'est moins long que le téléphone.
Avec sa fonctionnalité de messagerie, le BlackBerry permet effectivement de travailler de partout et en tout temps directement sur son téléphone. Envoyer un message par BlackBerry a également l’avantage d’être plus discret et plus confidentiel qu'un appel téléphonique.
En Chambre des communes, il n’est pas rare que des députés communiquent avec leurs collègues ou même avec des journalistes de la Tribune de la presse parlementaire. Des informations fuient aussi des caucus de tous les partis politiques confondus.
C'est pratique de pouvoir savoir à tout moment ce qui se passe. Des fois, on ne devrait pas le savoir et on le sait quand même
, témoigne Sylvain Larocque de La Presse canadienne.
Sommes-nous esclaves de cette nouvelle technologie? Risque-t-elle de devenir une drogue? Ce sont des questions posées dans ce reportage d’Angie Bonenfant et de Daniel Lessard en 2005.
Deux ans plus tard, en 2007, l’entreprise Apple réagit à cet engouement en lançant son premier téléphone intelligent : l’iPhone (nouvelle fenêtre). BlackBerry a désormais un important concurrent qui se démarque notamment par le design épuré de son téléphone et, surtout, son écran tactile.
La chute de BlackBerry

Téléjournal, 25 juillet 2011
Après plusieurs années de croissance fulgurante grâce à son célèbre BlackBerry, la canadienne Research In Motion se voit forcer d'effectuer la plus importante vague de licenciement de sa jeune histoire.
Écran couleur, messagerie instantanée, boule de commande pour faire défiler l’écran… RIM ne cesse d’ajouter des fonctionnalités à ses téléphones intelligents au cours des années 2000.
Comme le montre ce reportage au Téléjournal du 25 juillet 2011, la concurrence dans le domaine des appareils électroniques est cependant féroce. Au-delà des parts du marché, la journaliste Claudine Brûlé observe une désaffection pour les produits offerts par RIM.
Les BlackBerry ne sont plus aussi performants que par le passé, croit un ancien adepte qui a également été déçu par la nouvelle tablette Playbook de RIM.
Avec des résultats financiers en deçà des attentes des investisseurs, le fleuron canadien se voit ainsi forcé de faire des compressions d’emplois dans l’espoir d’améliorer ses rendements.
Les problèmes de la compagnie se situent peut-être à un autre niveau, soutient cependant le professeur en sciences administratives à L’UQO Tamàs Michel Koplyay.
Je blâme les dirigeants de l’entreprise
, affirme-t-il en référence aux co-PDG Mike Lazaridis et Jim Balsillie. Ils sont paralysés par le fait qu’ils sont deux.
La suite donnera raison aux analyses soulevées dans ce reportage.

Téléjournal, 20 décembre 2013
Et dire que les premiers BlackBerry ont révolutionné l’industrie du téléphone intelligent!
Entre 2011 et 2013, une panne majeure des serveurs de RIM (nouvelle fenêtre) ébranle la confiance de ses utilisateurs. La compagnie rétrograde par la suite ses deux co-PDG (nouvelle fenêtre) et change de nom pour BlackBerry (nouvelle fenêtre).
Ce ne sera pas suffisant pour redorer l’image du fleuron canadien, témoigne ce reportage de Pasquale Harrison-Julien au Téléjournal du 20 décembre 2013.
BlackBerry vient alors de publier les pires résultats financiers de son histoire, soit une perte de plus de 4 milliards de dollars.
Le dévoilement en grande pompe d’une nouvelle génération de téléphone intelligent au début de l’année 2013 n’a pas convaincu sa clientèle d'affaires. À peine le quart des téléphones BlackBerry vendus depuis ce grand lancement sont des nouveaux modèles.
L’entreprise annonce dans ce contexte un changement de cap. Elle souhaite abandonner la fabrication d’appareils électroniques pour se concentrer sur le développement de logiciels.
Après une lente agonie, BlackBerry sonnera finalement le glas de ses téléphones avec la mise hors service de leur système d'exploitation (nouvelle fenêtre) en janvier 2022.
Une histoire d’ascension et de chute toute canadienne qui a inspiré au réalisateur Matt Johnson le docu-fiction BlackBerry qui prenait l’affiche le 12 mai dernier (nouvelle fenêtre).