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Commémorations de la première chirurgie d’affirmation de genre au Canada

Dianna Boileau a été la première personne trans à recourir à une chirurgie d'affirmation de genre au Canada.
Photo : Tiré du livre Behold I am a Woman
Une plaque pour commémorer l’histoire de Dianna Boileau, une femme transgenre de Fort Frances, est inaugurée vendredi, pendant la Journée internationale de la visibilité transgenre, pour souligner son parcours de transition, qui a mené à la première opération chirurgicale d’affirmation de genre réalisée au Canada.
La plaque, qui est financée par le programme de plaques historiques de la Fiducie du patrimoine ontarien, sera installée près de l’Hôpital La Vérendrye de Fort Frances, dans le Nord-Ouest de l'Ontario.
Elle souligne les chirurgies qui ont eu lieu en 1969 et en avril 1970, de même que la contribution du Dr Harold Challis, un médecin de la région qui a conseillé et appuyé Dianna Boileau et sa famille lors de sa transition.
Douglas Judson, de l'association Borderland Pride, affirme que l'histoire de Mme Boileau s’apparente à celle des droits et de la reconnaissance des personnes trans, et de l'évolution des soins de santé en Ontario.
M. Judson dit que, bien qu'il soit originaire de Fort Frances, il ne savait rien de son histoire et qu'il l'a apprise lorsqu'il était à la Faculté de droit, en lisant un profil dans le Toronto Star.
Douglas Judson fait partie de l'organisme Borderland Pride.
Photo : Twitter / Douglas Judson
Une grande partie de l'article parlait de la jeunesse de Dianna et de sa rencontre avec le Dr Challis à Fort Frances. C'était dans les années 1950. Si Fort Frances est aujourd'hui une communauté rurale du Nord, c'était à l'époque une communauté de papetiers et d'exploitants forestiers
, indique M. Judson.
Il s'agit donc d'une histoire remarquable, celle d'une personne qui est devenue célèbre dans les médias grâce à son parcours, mais qui a également réussi, je pense, à s'actualiser et à développer son identité d'une manière qui aura été encore plus difficile à l'époque qu'aujourd'hui
, ajoute-t-il.
Borderland Pride a créé un balado intitulé Behold Dianna, basé sur son livre Behold, I am a Woman.
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Samson Busch, un homme transgenre de Thunder Bay qui a vécu à Fort Frances, a appris l’histoire de Dianna pendant qu’il participait au balado de Borderland Pride. Il a participé au dévoilement de la plaque.
Ils voulaient avoir l'avis de la communauté LGBTQ de Fort Frances pour parler de son histoire, parce qu'elle a grandi dans cette région et qu'ils souhaitent entendre les perspectives et les expériences modernes de cette communauté
, affirme M. Busch.
Il indique qu'il était très intéressant d'apprendre l'histoire de Dianna, parce que peu de gens connaissent Fort Frances, et que le fait que cette personne soit une femme transgenre venant d'une petite région et recevant de la publicité était vraiment agréable à entendre
.
Selon lui, il est également important que les gens sachent que les personnes transgenres ont toujours existé.
Je pense que c'est un très bon exemple pour les gens d'aujourd'hui non seulement parce que les personnes LGB et trans ont existé dans le passé, nous parlons des années 60 et 70, mais aussi parce que cela montre aux gens d'aujourd'hui qu'ils ne sont pas seuls, qu’ils ont toujours existé
, explique-t-il.
Un moment historique
Le programme de plaques provinciales de la Fiducie du patrimoine ontarien, qui va installer ce monument, commémore les personnes, les lieux et les événements importants de l'histoire de l'Ontario, et s'appuie sur les propositions des communautés pour déterminer les histoires à transmettre.
Erin Semande, directrice de l'éducation publique et du développement communautaire à la Fiducie du patrimoine ontarien, affirme que lorsqu'elle a reçu la demande de Borderland Pride, elle et son personnel ont été très enthousiastes.
C'était sans aucun doute la première demande que nous recevions pour commémorer une partie de l'histoire trans en Ontario
, affirme Mme Semande.
À l'époque où Dianna et sa famille ont consulté le Dr Harold Challis, il n'était pas courant qu'un médecin comprenne ce que ça signifiait d'être transgenre. Son accompagnement et son altruisme ont donc été un véritable atout
, ajoute-t-elle.

Harrold Challis est le médecin qui a suivi Dianna Boileau dans sa transition et l'a appuyée pour recourir à la chirurgie.
Photo : Avec l'autorisation de Douglas Judson
Mme Semande estime qu'il était également important de commémorer cette histoire, parce que la Fiducie a la responsabilité sociale de raconter l'histoire de l'Ontario.
Auparavant, des histoires comme celle de Dianna n'ont pas été incluses dans le récit historique. Nous n'avons pas appris l'existence de personnes comme Dianna à l'école. Nous n'avons pas appris à connaître des gens comme Dianna, même à l'université. Je pense donc que nous avons la responsabilité sociale de raconter ces histoires
, indique-t-elle.
Avec les informations de Jasmine Kabatay, de CBC