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Le mont Garibaldi, ce volcan qui menace la région entre Whistler et Vancouver

Le mont Garibaldi, en Colombie-Britannique.

Le mont Garibaldi est à environ 30 km de Whistler et Squamish, en Colombie-Britannique

Photo : Flicker / Ian E. Abbott

Audrey Simon

Une étude suggère que le mont Garibaldi, un volcan dormant du sud-ouest de la Colombie-Britannique, représenterait la plus grande menace d'éruption volcanique pour les habitants et infrastructures de la région allant de Whistler à Vancouver.

Dans leur étude, la volcanologue Catherine Hickson et son collègue Conner Morison, de l'Université de Saint-Andrews à Édimbourg, veulent rappeler aux Britanno-Colombiens qu’ils vivent dans une région où l'activité volcanique existe.

Il n’y a pas que les inondations, les tremblements de terre et les feux de forêt, déclare Catherine Hickson.

L’étude publiée dans la revue Canadian Journal of Earth Sciences (nouvelle fenêtre) (en anglais) note que les caractéristiques physiques de la ceinture volcanique, sur laquelle le mont Garibaldi se trouve, ont changé, en partie à cause de la fonte rapide des calottes glaciaires.

N'oublions pas qu'il s'agit d'un volcan potentiellement actif, alors restons vigilants.
Une citation de Catherine Hickson, volcanologue

En effet, la fonte des glaces dans les parties élevées du volcan associée à l'utilisation du mont Garibaldi, notamment pour les Jeux olympiques d'hiver en 2010, laissent entrevoir qu'il y aura un accroissement des glissements de terrain et des lahars, soit des coulées boueuses d'origine volcanique, d’après Catherine Hickson.

Cependant, les probabilités que le mont Garibaldi entre en éruption sont très faibles de mon vivant et probablement de celui de mes enfants, assure la volcanologue.

Surveille-t-on suffisamment nos volcans?

Dans leur étude, Catherine Hickson et Conner Morison pointent du doigt le Canada, car ils estiment que le pays ne surveille pas suffisamment ses volcans, dont le mont Garibaldi.

Un constat que partage Yannick Le Moigne, volcanologue à la Commission géologique du Canada. Selon lui, la difficulté d’accès, notamment au mont Garibaldi, et le manque de financement justifient la rareté des recherches.

En gros, le volcan le plus facile d’accès, c’est le mont Garibaldi, mais il faut quand même le soutien d'un hélicoptère pour aller dans certains endroits, commente-t-il.

Le volcanologue affirme pourtant que dans les deux dernières années, la Commission géologique du Canada a reçu du financement pour étudier des volcans, et notamment le mont Garibaldi, puisqu'il s'agit d'un des volcans les plus dangereux au pays.

Classification de l’état d’un volcan

Les volcans sont classés en trois catégories : actifs, dormants ou éteints.

  • Les volcans actifs ont connu des éruptions récentes et sont susceptibles d'entrer à nouveau en éruption.
  • Les volcans dormants n'ont pas connu d'éruptions depuis très longtemps, mais peuvent entrer en éruption à l'avenir.
  • Les volcans éteints ne devraient plus entrer en éruption à l'avenir.

Source : National Geographic

La dernière éruption date d'environ10 000 ans. [...] C'est un volcan toujours dormant, mais potentiellement encore actif.
Une citation de Yannick Le Moigne, volcanologue, Commission géologique du Canada

Il ajoute que la Commission géologique du Canada développe, depuis environ un an, un système d'interférométrie SAR ou technique InSAR.

Cette technique de cartographie permet de surveiller des volcans à distance depuis l’espace, notamment le mont Garibaldi en Colombie-Britannique.

Des satellites passent au-dessus de la Colombie-Britannique à intervalles réguliers et prennent des images et des données physiques du sol. En analysant ces données, on peut voir si les volcans ou le sol autour des volcans bougent, gonflent ou dégonflent, dit le volcanologue.

Un satellite utilisant la technique InSAR.

Un satellite utilisant la technique InSAR, en développement à la Commission géologique du Canada.

Photo : Fournie par Ressources naturelles Canada

Yannick Le Moigne poursuit en expliquant qu'en cas de remontée de magma vers la surface, celui-ci se fraye un chemin à travers la croûte terrestre, ce qui déforme la surface du sol. Ces changements sont ainsi visibles depuis l’espace grâce à cette surveillance par InSAR, précise-t-il.

Sonder le public aux risques liés aux volcans

Au mois de janvier 2023, des scientifiques du Centre de recherche sur les dangers naturels de l'Université Simon Fraser ont lancé un questionnaire (nouvelle fenêtre) à destination du public britanno-colombien.

Ils souhaitaient connaître les lacunes des connaissances des résidents quant aux risques posés par les volcans.

Le sondage est accessible jusqu’au 31 mars 2023, mais le volcanologue explique que plus de 2400 réponses ont été collectées et il y a des réponses plutôt encourageantes, assure Yannick Le Moigne.

Audrey Simon

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