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La plateforme Airbnb s’assurera elle-même que les hôtes respectent les lois du Québec

Les propriétaires récalcitrants verront leurs annonces supprimées dans les prochains jours, dit l'entreprise.

Une main tient un téléphone portable muni de l’application Airbnb.

Airbnb accepte de se conformer intégralement aux modifications législatives que souhaite adopter le gouvernement Legault d'ici la fin de la session parlementaire.

Photo : Radio-Canada

RCI

Une semaine après l'incendie mortel du Vieux-Montréal, qui a relancé le débat sur l'encadrement de la location de logements à court terme, la plateforme Airbnb annonce qu'elle exigera dorénavant le numéro d'enregistrement de la Corporation de l'industrie touristique du Québec (CITQ) de la part des propriétaires qui utilisent ses services.

Dans une lettre transmise vendredi à la ministre du Tourisme, Caroline Proulx, et dont Radio-Canada a obtenu copie, le directeur régional des politiques publiques de l'entreprise, Nathan Rotman, s'engage à introduire un champ d'enregistrement obligatoire qui s'appliquera à toutes les annonces de la province.

Les hôtes qui ne rempliront pas ce champ verront leurs annonces supprimées, promet-il, sans préciser si la multinationale prendra sur elle de vérifier l'exactitude des informations fournies par les propriétaires.

Les dirigeants d'Airbnb – qui avaient été accusés jeudi de manquer de proactivité par la ministre Proulx – s'engagent ainsi à respecter l'esprit de la modification législative promise en début de semaine par la Coalition avenir Québec (nouvelle fenêtre).

En outre, nous mettrons à la disposition du gouvernement du Québec notre portail des villes de manière à faciliter le suivi relatif à la conformité des hôtes, indique M. Rotman.

Ces actions font partie de nos efforts continus pour élaborer, en collaboration avec les législateurs, des réglementations sur l’hébergement de courte durée qui soient mûrement réfléchies et équitables.
Une citation de Nathan Rotman, directeur régional des politiques publiques d'Airbnb

Ces mesures seront en vigueur le 28 mars, indique la multinationale basée à San Francisco dans un message envoyé à tous les hôtes au Québec. Cela dit, de nombreuses annonces accessibles à partir de l'application semblaient déjà désactivées, vendredi.

Airbnb dit comprendre que ces mesures pourraient avoir des répercussions sur des milliers d'hôtes québécois qui comptent sur ce revenu pour arrondir leurs fins de mois.

Pour cette raison, la plateforme s'engage à poursuivre ses campagnes de sensibilisation auprès des hôtes afin de leur faire connaître les exigences de la Corporation de l'industrie touristique du Québec en matière d’enregistrement.

L'incendie qui a tout changé

Montré du doigt pour son inaction dans ce dossier (nouvelle fenêtre), le gouvernement Legault s'est engagé depuis l'incendie du Vieux-Montréal à durcir sa Loi sur l'hébergement touristique d'ici la fin de la session parlementaire actuelle.

Les dirigeants canadiens d'Airbnb ont d'ailleurs été prévenus jeudi que Québec les rendra bientôt « imputables » (nouvelle fenêtre) lors d'une brève réunion avec la ministre Proulx, de laquelle ils sont ressortis muets.

Je suis satisfaite de la décision d’Airbnb de se conformer à notre législation comme je l’ai exigé hier lors de notre rencontre, a commenté la principale intéressée, vendredi après-midi.

Je demande également aux autres plateformes de s’y conformer, a-t-elle fait savoir dans une déclaration transmise par courriel, assurant que les derniers développements ne changeaient rien à son intention de resserrer la Loi sur l’hébergement touristique.

Du côté de l'opposition, le Parti libéral et Québec solidaire ont également salué la décision d'Airbnb, soulignant toutefois que celle-ci arrivait bien tardivement.

À Montréal, la mairesse Valérie Plante a affirmé que cette décision s’imposait. Ce geste ainsi que le resserrement des règles par le gouvernement du Québec étaient nécessaires pour lutter contre les Airbnb illégaux et pour pallier la crise du logement, a-t-elle écrit sur Twitter.

Nous continuerons de travailler avec le gouvernement pour encadrer l’utilisation de logements à des fins touristiques. Nous invitons d’ailleurs les autres plateformes à retirer, elles aussi, les annonces illégales. Il en va de l’abordabilité de notre métropole.
Une citation de Valérie Plante, mairesse de Montréal
Un secouriste qui porte des verres fumés regarde dans le trou béant créé par l'éclatement de la fenêtre d'une tourelle de l'immeuble patrimonial incendié.

Les recherches dans les décombres de l'édifice William-Watson-Ogilvie se poursuivront tout le week-end, a fait savoir le SPVM vendredi matin. (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Graham Hughes

Pendant ce temps, les enquêtes du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et du Bureau du coroner se poursuivent afin de déterminer les circonstances de l'incendie qui, le 16 mars, a détruit l'édifice William-Watson-Ogilvie, dont plusieurs logements étaient loués par l'entremise d'Airbnb.

À ce jour, quatre dépouilles ont été extirpées des décombres. Trois personnes manquent aussi à l'appel. Toutefois, le brasier ne devrait pas avoir fait plus de sept victimes (nouvelle fenêtre), à en croire les plus récentes déclarations des policiers.

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