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La générosité comme solution aux conséquences de l’inflation en ce début du ramadan

Samira Elatia a les mains posées sur une planche à découper.

Samira Elatia, musulmane d'origine marocaine, dit que les prix des produits nécessaires pour le mois du ramadan ont presque doublé dans les espaces marchands.

Photo : Radio-Canada / Flore Tamko Mbensi

Flore Tamko Mbensi

Le mois du ramadan a commencé jeudi et s’annonce difficile pour les musulmans d'Edmonton, qui doivent composer avec l’inflation. Des fidèles musulmans témoignent que les prix des denrées souvent nécessaires pour la coupure du jeûne sont passés presque du simple au double.

La mosquée Sahaba, au centre-ville, s’attend à recevoir de 40 à 70 fidèles par jour à la rupture du jeûne. L’année dernière, 400 dollars ont suffi pour offrir à manger chaque soir à une cinquantaine de personnes, mais avec la vie chère, le budget journalier est passé à 800 dollars, affirme l'Imam de ce lieu de prière, Abdishakour Mohamed.

Ce problème d'inflation nous affecte comme tout le monde en Alberta ou même au Canada.
Une citation de Abdishakour Mohamed, Imam de la mosquée Sahaba

L’inflation est aussi ressentie dans les familles musulmanes qui sont appelées à préparer des repas spécifiques, selon les traditions.

Samira Elatia, une musulmane d’origine marocaine, a prévu de garnir sa table familiale chaque soir de quelques spécialités de son pays d’origine. Dans sa cuisine à Edmonton, Samira apprête deux aliments qu’on trouve, selon elle, dans pratiquement toutes les tables marocaines les soirs du mois du ramadan.

La chebakia, ce sont des gâteaux qu'on fait pour le ramadan exclusivement et les briouats, qui sont farcis avec des amandes. Il y a beaucoup d'amandes et du miel dans les 2 pâtisseries, explique-t-elle.

En finalisant ses courses pour la préparation de ces recettes, Samira s’est dite impressionnée par la vitesse avec laquelle le prix des ingrédients a grimpé.

Une livre d'amande coûtait entre 9 $ et 10 $ l'année dernière. Cette année, on est passé à 16 voir 18 $. Le miel j'ai acheté à 35 $, il est à 50 $ cette année. Donc tout a augmenté. Je le sens concrètement dans mes poches, chaque fois que je vais au marché.
Une citation de Samira Elatia, une musulmane d’origine marocaine

Avec une famille réduite à trois personnes et un travail décent, cette enseignante d’université s’inquiète davantage du sort des étudiants, des réfugiés, des familles nombreuses et de tous le musulmans qui ont du mal à arrondir leurs fins de mois.

L’appel à la générosité

Dans les mosquées, les élans de solidarité sont mis en place pour permettre à ceux qui en ont besoin de trouver leur compte, les soirs du jeûne. Cela passe par l'organisation des soupers du soir ou par la distribution des paniers alimentaires.

L'imam de la mosquée Sahaba au centre-ville d'Edmonton, Abdishakour Mohamed, tient un livre en main. On aperçoit de nombreux livres derrière lui.

L'imam de la mosquée Sahaba au centre-ville d'Edmonton, Abdishakour Mohamed.

Photo : Radio-Canada / Flore Tamko Mbensi

A la mosquée Sahaba d’Edmonton, un tableau de soutien financier est accroché sur un pan du mur à l'intérieur du lieu de culte. Des fidèles apposent leurs noms et les montants qu’ils sont prêts à donner pour aider les autres.

L'Imam Abdishakour Mohamed explique que cette générosité fait partie des valeurs de l’Islam.

L'islam encourage tout musulman d'être généreux envers tout le monde, surtout dans le mois du ramadan, d’offrir à manger comme notre prophète nous a ordonné de faire. Lorsqu'on on donne à manger aux gens qui n'ont pas ou même tout le monde, d'un acte qui est très très récompensé auprès d'Allah.

Ahmed Hammad, Samira Elatia et Mariam Hammad sourient sur leur photo de famille.

De gauche à droite: Ahmed Hammad, Samira Elatia et Mariam Hammad.

Photo : Radio-Canada / Flore Tamko Mbensi

Samira Elatia, son époux et leur fille, suivant cette exigence de leur foi, s’impliquent à différents niveaux.

Avec le groupe Scout de ma fille, on fait des levées de fonds pour la banque alimentaire et, récemment, une collègue m’a sensibilisé aux besoins des étudiants, explique Samira.

L’association des étudiants musulmans de l'université de l’Alberta organise depuis la COVID et encore cette année, une levée de fonds pour offrir le souper du soir et je participe en tant que distributrice. On livre de la nourriture dans les résidences des étudiants juste avant la rupture du jeûne.

Le mois du ramadan sera aussi marqué par des moments de prières et de louanges à Allah, en communauté, rappelle l'Imam Abdishakour Mohamed.

Flore Tamko Mbensi

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