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Depuis 100 ans, des présidents américains viennent en visite au Canada

Il y a un siècle que les présidents américains effectuent des visites officielles au Canada.
Photo : Radio-Canada
La visite officielle du président américain, Joe Biden, au Canada s’inscrit dans une tradition vieille d’un siècle. Nos archives rappellent certaines de ces visites présidentielles.
Inaugurées en 1923
La géographie a fait de nous des voisins. L’histoire a fait de nous des amis.
Quand on vient au Canada, on voit une frontière de 6 400 kilomètres, la plus longue frontière non gardée au monde. Cela a une signification particulière.
C’est le 26 juillet 1923 qu’un président américain foule, dans l’exercice de ses fonctions, le sol canadien.
À cette époque, le président Warren Harding rencontre le premier ministre William Lyon Mackenzie King à Vancouver.
Le président Franklin D. Roosevelt a été le premier chef d’État américain à s’adresser, en pleine Seconde Guerre mondiale, aux parlementaires canadiens et à un public de 40 000 personnes rassemblés le 25 août 1943 devant le Parlement du Canada.

Téléjournal Grand Montréal 18 h, 29 juin 2016
On entend les extraits des discours présidentiels, cités plus haut, dans un survol historique que présente le journaliste Mathieu Prost au Téléjournal Grand Montréal 18 h du 29 juin 2016, à l’occasion d’une visite du président Barack Obama au Canada.
Maxence Bilodeau anime le Téléjournal Grand Montréal 18 h.
Mathieu Prost rappelle quelques détails concernant certaines visites présidentielles.
En mai 1961, par exemple, le discours de John F. Kennedy masque le peu d’estime que le président américain éprouve pour le premier ministre John Diefenbaker.
On sait maintenant que les deux hommes s’invectivaient mutuellement avec des épithètes peu flatteuses.
L’ambiance était cependant tout autre entre le président Bill Clinton et le premier ministre Jean Chrétien.
Le président Clinton est notamment venu en visite officielle au Canada en février 1995.
Il a alors donné un coup de pouce fort apprécié de Jean Chrétien en appuyant ouvertement l’option fédéraliste quelques mois avant le référendum sur la souveraineté du Québec.
Des visites marquantes pour les relations bilatérales…
Bonsoir mesdames et messieurs. Ici Bernard Derome au Château Frontenac à Québec. Serait-il possible d’illustrer de meilleure façon l’état des relations canado-américaines qui, en tout cas, n’ont jamais été aussi euphoriques?

Téléjournal, 17 mars 1985
Le chef d’antenne du Téléjournal commente ainsi les images du président américain, Ronald Reagan, et du premier ministre du Canada nouvellement élu, Brian Mulroney.
En effet, captés dans une image quelque peu inhabituelle, les deux hommes poussent ensemble la chansonnette sur la scène du Grand théâtre de Québec!
Nous sommes le 17 mars 1985 et les dirigeants, tous deux d’origine irlandaise, se rencontrent lors de ce qu’on appelle le Sommet de la Saint-Patrick.
Comme le confirme le compte rendu du journaliste Raymond Saint-Pierre, le ton a positivement changé entre les deux voisins.
Le président Reagan avoue avoir des atomes crochus
avec ce premier ministre conservateur qui accorde le bénéfice du doute à Washington, est partisan de la libre entreprise et s’engage à augmenter le budget canadien de la défense, rapporte Raymond Saint-Pierre.
Le Sommet de la Saint-Patrick s’est terminé par une soirée de gala durant laquelle des artistes canadiens ainsi que Mulroney et Reagan, accompagnés de leurs épouses, ont célébré la relation canado-américaine.
Outre l’aspect festif de la rencontre, des discussions sérieuses ont eu lieu.
C’est ce que nous explique le compte rendu de la journaliste Francine Bastien.
Une partie importante du tête-à-tête formel entre les dirigeants américain et canadien a porté sur un possible accord pour lutter contre les pluies acides qui empoisonnent les relations bilatérales depuis trois ans.
À la sortie de leur entretien, le président Reagan et le premier ministre Mulroney annoncent la nomination de deux ambassadeurs extraordinaires qui ont pour mandat de débloquer le dossier.
La lutte contre les pluies acides s’est par ailleurs accélérée en partie grâce à une autre visite du président Reagan à Ottawa.
Lors de cette visite officielle d’avril 1987, le chef d’État américain a ouvert la porte à un accord bilatéral canado-américain pour combattre ce fléau qui a été finalisé en 1991.
… et parfois moins marquantes
Le 30 novembre 2004, c’est au tour du président George W. Bush de venir en visite officielle à Ottawa.

Téléjournal/Le Point, 30 novembre 2004
Comme le rappelle la chef d’antenne du Téléjournal/Le Point Céline Galipeau, cette visite s’inscrit dans une relance du dialogue avec le premier ministre Paul Martin et le gouvernement canadien.
C’est que les irritants entre Ottawa et Washington sont nombreux.
Comme le confirme le compte rendu du journaliste Patrice Roy, la visite du président n’a donné lieu à aucune annonce précise.
George W. Bush a rappelé, par exemple, que seuls les fonctionnaires pouvaient lever l’interdiction imposée sur le bœuf canadien, banni de vente aux États-Unis parce qu’on a détecté au Canada des cas de maladie de la vache folle
Pas un mot d’excuse non plus pour l’invasion de l’Irak à laquelle le premier ministre Jean Chrétien, prédécesseur de Paul Martin, a refusé de participer.
Au contraire, George W. Bush martèle qu’il vient d’être réélu pour un deuxième mandat et que les Américains, du fait même, appuient sa politique étrangère.
L’importance très relative de la visite de George W. Bush au Canada se reflète par ailleurs dans l’attitude des journalistes américains qui l’accompagnent à Ottawa.
Le compte rendu de la journaliste Christine St-Pierre mentionne que l’intérêt de plusieurs d’entre eux à couvrir cette visite au Canada réside dans la possibilité… de se faire vacciner contre la grippe.
En effet, il y avait à l’époque pénurie de vaccins antigrippe aux États-Unis.
Le chef de bureau de Radio-Canada à Ottawa, Daniel Lessard, conclut la couverture du passage de George W. Bush à Ottawa en disant à Céline Galipeau qu’on attendait beaucoup trop de cette visite
.
Sur les questions commerciales, c’est le Congrès américain, pas le président, qui prend les décisions finales.
Le président Bush n’a aussi rien demandé au Canada en ce qui concerne l’Irak ou la possibilité de participer à la construction d’un bouclier antimissile dans l’espace.
L’opinion publique canadienne y est hostile et le premier ministre Martin, minoritaire au Parlement, ne possède aucune marge de manœuvre, rappelle le journaliste.
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