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Deux réfugiés, qui ont failli mourir en venant au Canada en 2016, deviennent des citoyens

Seidu Mohammed et Razak Iya ont perdu leurs doigts à cause d’engelures en traversant les frontières en 2016.

Deux réfugiés drapés dans des drapeaux canadiens montrent un certificat de citoyenneté.

Razak Iyal et Seidu Mohammed sont arrivés au Canada le 24 décembre 2016 alors qu'ils fuyaient les États-Unis.

Photo : Radio-Canada / Ian Froese

RCI

Deux réfugiés ghanéens, qui ont failli perdre la vie en traversant la frontière canado-américaine en 2016, ont reçu leur citoyenneté canadienne au début du mois de mars. Seidu Mohammed et Razak Iyal avaient même perdu tous leurs doigts lors de cette traversée entre les deux pays.

Les deux hommes ont assisté à des cérémonies virtuelles de citoyenneté distinctes alors qu'ils s'étaient enrobés avec des drapeaux canadiens.

Seidu Mohammed est le premier à avoir reçu son certificat de citoyenneté par la poste.  C’est très beau comme ça. C’est très beau. C’est pourquoi je le protège au péril de ma vie, affirme le trentenaire en riant.

Même s'ils étaient auparavant des étrangers, Seidu Mohammed et Razak Iya se considèrent maintenant comme des frères. Ils habitent des logements séparés dans un immeuble résidentiel du centre de Winnipeg.

Razak Iyal n’oubliera jamais la nuit éprouvante du 24 décembre 2016 qui a marqué leur arrivée au Canada, près d’Emerson, au Manitoba. Il se souvient surtout du chauffeur de camion qui les avait croisés et qui avait appelé le 911.

Je lui ai demandé si je suis au Canada, si nous sommes au Canada. Sa réponse était "oui"!
Une citation de Razak Iyal, nouveau citoyen canadien

Les deux hommes avaient décidé de venir au Canada en traversant des champs enneigés, car ils craignaient d’être expulsés des États-Unis.

Se construire une nouvelle vie

Originaires du Ghana, Seidu Mohammed et Razak Iyal ont affirmé qu’ils ont fui les États-Unis quand ils ont craint d’être renvoyés dans leurs pays d’origine.

Selon Razak Iyal, ses propres frères et sœurs ont tenté de le tuer à cause d’un différend concernant la succession de son défunt père.

Seidu Mohammed, qui est un homme bisexuel, craignait aussi pour sa sécurité à cause de la loi ghanéenne qui interdit la connaissance charnelle contre nature.

Bien que cette loi n'entraîne pas directement des poursuites, les groupes de défense des droits de l’homme ont déclaré que cela faisait partie des abus et des discriminations fréquents à l’égard des populations lesbienne, gai, bisexuel, transgenre.

La tentative quasi fatale de ces deux hommes pour trouver refuge au Canada avait attiré l’attention de la communauté internationale et a mis en lumière les risques que des milliers de demandeurs d’asile en provenance des États-Unis étaient prêts à prendre pour se rendre au Canada.

Les demandes d’asile de Seidu Mohammed et Razak Iyal ont été acceptées en 2017.

Seidu Mohammed considère sa citoyenneté canadienne avec un sentiment de devoir. Il rend service à la communauté en tant que cofondateur de la Coupe d’Afrique des nations du Manitoba, un rendez-vous de soccer annuel pour la communauté noire. (nouvelle fenêtre)

Il espère étudier à l’université et développer un jour une entreprise d’impression de t-shirts personnalisés.

De son côté, Razak Iyal travaille à l’entretien ménager d’un hôtel et espère également poursuivre ses études. Il s’efforce aussi de faire venir sa femme au Canada. Cette dernière doit d'ailleurs passer un entretien lundi dans l’espoir d’obtenir son visa.

 Je ferai de mon mieux, parce que j’aime ma femme et qu’elle m’aime aussi , dit-il.

Avec les informations d'Ian Froese

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