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Non, les jeunes ne vont pas bien, démontre une méta-analyse canadienne

Une image avec une silhouette de visages avec des petites roches de papier sombre au-dessus pour représenter des pensées anxiogènes et négatives.

Les jeunes âgés de 5 à 16 ans ont eu davantage d’idées suicidaires durant la pandémie, selon une méta-analyse de 42 études dans 18 pays.

Photo : getty images/istockphoto / tadamichi

Evelyne Asselin est vidéojournaliste à Calgary.
Evelyne Asselin

Une méta-analyse (nouvelle fenêtre) de 42 études couvrant plus de 11 millions de visites aux urgences par des enfants et des adolescents de 18 pays démontre une augmentation moyenne de 22 % du nombre de visites aux urgences des jeunes pour une tentative de suicide entre le début de la pandémie, en mars 2020, et juillet 2021. Selon des praticiens, ce phénomène ne semble pas s'estomper.

Le nombre de visites pour des idées suicidaires a, quant à lui, augmenté de 8 % pour la même période, malgré une réduction de 32 % du nombre de visites aux urgences par les jeunes âgés de 5 à 16 ans durant la pandémie.

Ces conclusions sont vraiment inquiétantes pour quelqu'un qui est chercheuse et parent, dit Sheri Madigan, professeure en psychologie à l’Université de Calgary et auteure principale de l’étude publiée début mars dans The Lancet Psychiatry.

De nombreux jeunes signalent qu’ils sont en détresse, qu’ils éprouvent des difficultés. Je crois que c’est très important que les parents prennent le temps de s'asseoir avec eux pour leur parler de cette étude ou leur demander comment ils se sentent, d’ouvrir cette discussion de façon régulière.
Une citation de Sheri Madigan, psychologue clinicienne

Une situation qui perdure

En plus d’être professeure à l’Université de Calgary, Sheri Madigan est psychologue clinicienne sur le terrain.

Elle remarque que, avant la pandémie, un service d’urgence pouvait recevoir en moyenne 101 cas de tentatives de suicide par mois. Pour la période de l’étude, ce chiffre grimpe à 125 tentatives de suicide par mois.

Cette augmentation était plus présente chez les filles que chez les garçons, selon l’étude.

Bien que la pandémie semble frapper moins durement aujourd’hui que durant la période de l’étude, les médecins remarquent que la situation demeure critique pour la santé mentale des jeunes.

Graphique représentant la variation moyenne du nombre de visites en urgence durant la pandémie, indiquant les tentatives de suicide, l'automutilation, les idées suicidaires, les autres indications de maladie mentale, et toutes les visites à l'urgence. Agrandir l’image (nouvelle fenêtre)

Ce graphique montre la variation moyenne du nombre de visites en urgence durant la pandémie par rapport à avant la pandémie, selon la méta-analyse publiée dans The Lancet Psychiatry. La zone grise équivaut à une petite variation, les lignes horizontales signifient les seuils pour une réduction ou augmentation moyenne et grande.

Photo : The Lancet Psychiatry

Nous continuons de voir un nombre important d’enfants aux urgences ayant des problèmes aigus en santé mentale, dit Stephen Freedman, du département d’urgence pédiatrique de l'Hôpital pour enfants de l’Alberta, à Calgary.

Il est important que les familles accèdent à des services de soutien avant que les jeunes ne commencent à éprouver des problèmes, estime le Dr Freedman.

La perturbation des dynamiques sociales, de l’éducation ou des activités extrascolaires joue un rôle dans la santé mentale des jeunes, selon Sheri Madigan et Stephen Freedman.

Lignes de crise (en tout temps) :

  • Parlons Suicide Canada : 1 833 456-4566 ou par texto, au 456
  • Jeunesse, j'écoute : 1 800 668-6868 ou envoyer le mot PARLER par texto, au 686868
  • TAO Tel-Aide : 1 800 567-9699.

Avec des informations de Karina Zapata et La Presse canadienne

Evelyne Asselin est vidéojournaliste à Calgary.
Evelyne Asselin

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