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[Reportage] Clôture du Festival international du film pour enfants de Montréal
La 26e édition du FIFEM s'est déroulée du 25 février au 5 mars.
Affiche du 26e Festival international du film pour enfants de Montréal (FIFEM).
Photo : Radio Canada International / Samir Bendjafer
Le rideau est tombé sur le Festival international du film pour enfants de Montréal (
FIFEM) avec l’annonce des films primés lors de cette 26e édition qui s’est déroulée du 25 février au 5 mars.C’est le film du réalisateur italien Alessandro Valenti, Au-delà de la frontière, qui a remporté le Grand Prix de Montréal décerné par le jury enfant.
Le film a conquis les quatre enfants formant le jury par son histoire profondément touchante, sa direction photographique hors pair et ses personnages attachants
.
Le film aborde le problème des migrants africains qui traversent la Méditerranée pour aller en Italie à travers l’histoire de deux frères orphelins, Bekisisa et Eno, respectivement âgés de 12 ans et de 6 ans.
Lors de la cérémonie de clôture qui s’est tenue au Cinéma du Musée à Montréal, une salle située dans l’enceinte de la cité muséale du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), le réalisateur du film a rappelé que le drame des migrants continue à se jouer en ce moment dans la Méditerranée.
Il a rappelé la tragédie survenue la semaine dernière au large du village de Cutro, dans la région de la Calabre, en Italie, où au moins 62 migrants ont trouvé la mort après le naufrage de leur embarcation.
Il a dédié son prix à tous les enfants solitaires
.
La semaine dernière, un bateau a fait naufrage. Des enfants sont morts. Je me demande comment on ne peut pas être obsédé par ce problème. Comment pouvez-vous penser à autre chose? Ces enfants ont suivi la lumière et nous sommes seuls dans les ténèbres. Je dédie ce prix à tous les enfants solitaires de ce monde.
Haroune El Massine El Fallah, membre du jury enfant du 26e Festival international du film pour enfants de Montréal (FIFEM).
Photo : Radio Canada International / Samir Bendjafer
Le jury enfant était composé d’Anaïs Roy, de Haroune El Massine El Fallah, de Magalie Pelletier et de Romy Dupuis, tous âgés de 11 ans.
En entrevue avec Radio Canada International (RCI), Haroune El Massine El Fallah explique que son choix s’est porté sur le film d’Alessadnro Valenti en raison de sa thématique.
On ne parle pas beaucoup de ça [le drame des migrants en Méditerranée]. Récemment, il y a eu des personnes qui sont mortes. Elles voulaient émigrer sur un bateau… Le film donne le message de ne jamais abandonner.
Le jeune élève de 6e année primaire, qui aime le soccer, la lecture et regarder des films
, ajoute qu’il a préféré ce film par rapport à un autre qui abordait la thématique de la confiance en soi et de l’intimidation.
Je trouve que le sujet est déjà abordé. Il y a des campagnes de sensibilisation dans les écoles, comme la journée du chandail rose, tandis que le drame des migrants, on n’en parle pas beaucoup
, ajoute le jeune membre du jury enfant né à Montréal de parents marocains.
Les membres du jury enfant du 26e Festival international du fils pour enfants de Montréal (FIFEM) lors de la cérémonie de clôture. Les enfants de gauche à droite : Magalie Pelletier, Haroune El Massine El Fallah, Anaïs Roy et Romy Dupuis.
Photo : Radio Canada International / Samir Bendjafer
Jury enfant et jury professionnel
Le
FIFEM nomme deux jurys — l’un professionnel et l’autre composé exclusivement d’enfants amateurs du 7e art — pour décerner les prix et présente également un prix du public (voir palmarès plus bas).Pour être membre du jury enfant, chaque jeune devait envoyer une vidéo où il se présentait et parlait d’un film qui l’avait marqué.
L’enfant devait aussi écrire un petit texte où il se présentait
, explique la mère de Haroune El Massine El Fallah, Amina Zouag, qui était présente avec lui tout au long de la semaine qu’a duré le festival. Nous étions contents pour lui quand il a été choisi avec les autres membres du jury enfant. Haroune assiste au FIFEM depuis l’âge de quatre ans. Il n’y a pas meilleure occupation pour les enfants pendant la semaine de relâche [vacances scolaires]
, ajoute Mme Zouag.
Pour convaincre les organisateurs du festival de le prendre dans le jury enfant, Haroune El Massine El Fallah a parlé, dans sa vidéo, du film Coach Carter, du réalisateur Thomas Carter, sorti en 2005.
C’est un film sur un coach de basketball. J’aime les films documentaires sur les sports et les biographies
, ajoute le jeune membre du jury.
Palmarès
- Grand Prix de Montréal (Jury enfant) : le film italien Au-delà de la frontière, du réalisateur Alessandro Valenti,
pour son histoire profondément touchante, sa direction photographique hors pair et ses personnages attachants
.
- Le Prix du meilleur court métrage (Jury enfant) : le film d’animation suisse La reine des renards, de la réalisatrice Marina Rosset,
pour la poésie de ce récit émouvant sur l’amour, ses animations délicates aux couleurs vives et sa trame sonore originale
. - Le Grand Prix de Montréal (Jury professionnel) : le film québécois Jules au pays d’Asha, de la réalisatrice Sophie Farkas Bolla,
pour la poésie et la magie qui se dégagent de son film, parce que les images du film parlent plus que les dialogues, pour la transposition à une autre époque d’un sujet d’actualité, pour permettre aux enfants de s’initier à une autre culture, pour avoir osé aborder le thème de la réconciliation avec justesse
. - Le Prix du meilleur court métrage (Jury professionnel) : le film canadien Corvine, du réalisateur Sean McCarron, pour
son histoire unique et émouvante, la technique d’animation très soignée, la beauté des images dessinées et la poésie du scénario
. - Le Prix d’interprétation de l’Union des artistes (UDA) (Jury professionnel) : a été attribué au comédien Joey Bélanger pour le film québécois Coco ferme pour
la justesse de son jeu, l’authenticité et la crédibilité qu’il a données à son personnage, l’humour et la légèreté qu’il a insufflés au 25e film des Contes pour tous
. - Le Prix du public : deux films québécois ex aequo : Coco ferme, réalisé par Sébastien Gagné, et le film Katak, le brave béluga, une animation réalisée par Christine Dallaire-Dupont et Nicola Lemay.
Note : ce reportage est également disponible en arabe