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Sépultures anonymes : Ottawa fait appel à une commission internationale

Certaines des tombes près de l'ancien pensionnat pour Autochtones de Marieval, en Saskatchewan
Photo : CBC / Mickey Djuric
Ottawa versera deux millions de dollars à une organisation internationale afin d'offrir aux communautés autochtones diverses options pour identifier d'éventuels restes humains enterrés à proximité des pensionnats fédéraux.
Un communiqué du cabinet du ministre des Relations Couronne-Autochtones, Marc Miller, annonce la signature d'un accord technique avec la Commission internationale pour les personnes disparues, dont le siège se trouve à La Haye, aux Pays-Bas.
Cette organisation travaille dans divers pays pour aider à identifier les restes de personnes disparues ou qui ont été tuées lors de conflits armés, de violations des droits de la personne ou de catastrophes naturelles, par exemple la tragédie ferroviaire de Lac-Mégantic en 2013.
Le cabinet du ministre Miller indique que cette commission entreprendra une campagne de sensibilisation dans tout le pays auprès des communautés autochtones intéressées par différentes options pour permettre d'identifier ou de rapatrier les restes éventuels d'enfants qui avaient été forcés de fréquenter des pensionnats fédéraux.
Le cabinet du ministre indique que cette commission internationale offrira son expertise sur l'analyse de l'ADN et d'autres approches médico-légales. Elle préparera ensuite un rapport final à l'intention du gouvernement fédéral.
Le cabinet de M. Miller affirme que le travail de cette organisation sera indépendant du gouvernement et que des animateurs autochtones locaux dirigeront chaque étape du processus afin de s'assurer que les discussions se déroulent avec la sensibilité requise.

Le ministre des Relations Couronne-Autochtones, Marc Miller
Photo : La Presse canadienne / David Kawai
Les Premières Nations à la recherche d'une stratégie nationale
La Presse canadienne avait rapporté pour la première fois en novembre dernier que des représentants du gouvernement envisageaient de faire appel à cette organisation internationale pour l'aider dans ce dossier, selon une note d'information fortement caviardée obtenue en vertu des lois fédérales sur l'accès à l'information.
Ce document interne indiquait que les Premières Nations recherchaient une stratégie nationale pour s'occuper des tombes anonymes et que les responsables estimaient que cette commission représentait une voix de confiance à ce chapitre.
À l'époque, Kimberly Murray, l'interlocutrice spéciale indépendante dans ce dossier, avait exprimé des inquiétudes, car il n'était pas clair si cette demande d'aide provenait des communautés autochtones elles-mêmes.
L'ancienne directrice de la Commission de vérité et réconciliation, qui a enquêté sur le système des pensionnats fédéraux, a été nommée à son poste en juin 2022 pour conseiller le gouvernement sur la manière de protéger d'éventuels lieux de sépultures anonymes.
Les Premières Nations de l'Ouest canadien et de l'Ontario utilisent la technologie des radars à pénétration de sol pour rechercher d'éventuelles tombes anonymes autour d'anciens pensionnats.
La Commission de vérité et réconciliation a estimé qu'environ 6000 enfants autochtones étaient morts alors qu'ils étaient forcés de fréquenter ces établissements financés par le gouvernement fédéral et dirigés par des communautés religieuses.