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Plus de 200 personnes exigent le départ d’Amira Elghawaby et l’abolition de son poste

Amira Elghawaby.

Amira Elghawaby demeure sous le feu des critiques 10 jours après sa nomination.

Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick

RCI

La tourmente entourant la nomination d'une conseillère fédérale à la lutte contre l'islamophobie, dont certaines affirmations au sujet des Québécois ont provoqué un tollé, ne faiblit pas.

Plus de 200 personnes ont transmis une lettre au premier ministre Justin Trudeau lundi pour exiger le départ d'Amira Elghawaby et l'abolition de son poste.

On compte parmi celles-ci la présidente du Rassemblement pour la laïcité, Nadia El-Mabrouk, ainsi que de nombreux professeurs et intellectuels, notamment Guy Rocher, Daniel Turp et Normand Baillargeon. La militante Ensaf Haidar et la comédienne Nabila Ben Youssef figurent aussi parmi les signataires.

Selon eux, Amira Elghawaby, qui avait soutenu en 2019 qu'une majorité de Québécois étaient animés par un sentiment antimusulman, n’a tout simplement pas l’autorité morale pour occuper un tel poste.

S’il s’agit de bâtir des ponts et de poursuivre un dialogue constructif, encore faut-il pouvoir inspirer confiance. Or, ses excuses tardives et sous haute pression politique semblent plus contraintes que spontanées.
Une citation de Extrait de la lettre au premier ministre Trudeau

Les signataires (nouvelle fenêtre) remettent en cause l'existence même du titre de Mme Elghawaby.

Si le poste pour la lutte contre l’antisémitisme ne cible que le racisme, l’islamophobie est, quant à elle, un terme davantage militant, galvaudé, aux contours flous, qui confond dans son usage le respect de la personne musulmane avec le respect absolu des préceptes de l’islam, plaident-ils.

Ce concept, que tentent de faire accepter les régimes et les activistes islamistes les plus fondamentalistes à travers le monde pour faire passer toute "offense" à la religion musulmane pour un crime, est le même qui a récemment valu à l'écrivain Salman Rushdie (nouvelle fenêtre) d'être poignardé, soulignent les auteurs de la lettre.

Ceux-ci se présentent comme des Canadiennes et Canadiens de toutes origines. La lettre précise aussi qu'elle rassemble un grand nombre de signataires de tradition ou de confession musulmanes au Canada qui refusent d'être associés à une "communauté musulmane", représentée de surcroît par des personnes qui adhèrent à une vision intégriste de l'islam.

La nomination d'Amira Elghawaby à titre de représentante spéciale de la lutte contre l'islamophobie au gouvernement fédéral fait des remous depuis son annonce, le 26 janvier (nouvelle fenêtre).

À Ottawa, tant le Parti conservateur du Canada que le Bloc québécois (nouvelle fenêtre) ont exigé sa démission.

À Québec, le gouvernement Legault a fait de même (nouvelle fenêtre). La Coalition avenir Québec a même fait adopter une motion à l'Assemblée nationale pour réclamer le départ de Mme Elghawaby, motion derrière laquelle les députés libéraux et péquistes se sont rangés.

Seul Québec solidaire a pris sa décision en délibéré (nouvelle fenêtre), le temps de rencontrer la principale intéressée, qui a présenté ses excuses la semaine dernière (nouvelle fenêtre).

La publication de cette lettre lundi fait suite à celle qu'a envoyée le Mouvement laïque québécois à Justin Trudeau dimanche.

Mme Elghawaby, de son côté, jouit d'un certain nombre d'appuis dans la classe politique et dans la société civile, à commencer par le chef du gouvernement fédéral qui, malgré l'embarras de certains de ses députés (nouvelle fenêtre), a défendu sa nomination à plusieurs reprises la semaine dernière.

Le Nouveau Parti démocratique de Jagmeet Singh s'est lui aussi montré satisfait des excuses présentées par Mme Elgahwaby.

Vendredi dernier, une trentaine de personnalités ont fait paraître une lettre d'appui (nouvelle fenêtre) pour se porter à sa défense.

Parmi elles : l'imam Hassan Guillet, qui a brièvement porté les couleurs du Parti libéral du Canada en 2019 (nouvelle fenêtre) et qui, dans une lettre d'opinion publiée lundi dans La Presse, écrit qu'au lieu de se concentrer sur la personne, il faut mettre l’accent sur le fléau qu’est l’islamophobie, sur ses dangers et sur les moyens à prendre pour l’éradiquer.

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