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Le masque n’aurait pas suffi à désengorger les hôpitaux en Ontario, selon un rapport

Le Dr Kieran Moore enlève son masque au début d'une conférence de presse à Queen's Park le 14 novembre 2022.

Le chef de la santé publique en Ontario, le Dr Kieran Moore, défend sa décision de ne pas avoir rétabli le port obligatoire du masque l'automne dernier.

Photo : La Presse canadienne / Chris Young

RCI

Un rapport de la santé publique en Ontario défend la décision provinciale de ne pas avoir de nouveau rendu obligatoire le port du masque l'automne dernier, malgré les débordements dans les hôpitaux pour enfants à la suite d'une vague d'infections respiratoires.

En novembre dernier, l'hygiéniste en chef de l'Ontario, le Dr Kieran Moore, a fortement recommandé aux Ontariens de porter un masque sanitaire dans les lieux publics et dans les transports en commun, mais sans rétablir l'obligation de l'utiliser comme au début de la pandémie.

Selon un mémoire produit à l'époque pour le Dr Moore par un panel d'experts, il n'y avait pas de preuves qui auraient justifié le retour du port obligatoire du masque.

Fondé sur un examen de la littérature scientifique, ce rapport a été rendu public lundi, et ce, seulement après avoir été obtenu d'abord par La Presse canadienne.

En voici les conclusions :

  • Les effets du masque sur la transmission du virus de la COVID-19 sont bien connus, mais on connaît moins ses effets sur la circulation de la grippe et du virus respiratoire syncytial (VRS), qui ont causé beaucoup d'infections respiratoires chez les enfants l'automne dernier.
  • Le port du masque dans les écoles a aidé à y réduire la transmission de la COVID-19, mais l'efficacité du masque obligatoire dans l'ensemble de la population pour prévenir la transmission des virus et le taux d'adhésion n'ont pas été étudiés.
  • Il n'y a pas suffisamment de preuves pour démontrer que l'obligation de porter le masque mène à une réduction du nombre d'hospitalisations.

Le mémoire conclut qu'une approche à plusieurs niveaux, y compris non seulement le port du masque mais aussi la vaccination et l'invitation à rester à la maison en cas de maladie, peut très bien réduire la transmission virale respiratoire chez les enfants.

Pas de retour du masque, dit le Dr Moore

Face à une vague d'infections respiratoires l'automne dernier, les hôpitaux pour enfants en Ontario ont dû annuler des chirurgies (nouvelle fenêtre) pour consacrer davantage de ressources aux soins intensifs.

Toutefois, le Dr Moore défend sa décision de ne pas rétablir l'obligation de porter un couvre-visage. Aucun gouvernement ne recommandait le masque obligatoire, pas plus que notre panel d'experts, affirme-t-il en entrevue à La Presse canadienne.

Il n'entrevoit pas non plus le retour du port obligatoire du masque dans les lieux publics.

Transparence

Le Dr Fahad Razak, de l'Hôpital St. Michael's, croit que le rapport du panel est équilibré, même s'il pense que le retour du port obligatoire du masque sanitaire dans les écoles aurait aidé à y réduire la transmission des virus.

Cet épidémiologiste aurait souhaité que le rapport soit rendu public à l'époque, comme ceux du Groupe consultatif scientifique ontarien de lutte contre la COVID-19 (il en était le directeur scientifique). Ce groupe d'experts indépendants a été démantelé par le gouvernement de Doug Ford.

Pour lui, il s'agit de lutter contre la désinformation.

Lorsqu'on lit les commentaires dans les médias sociaux et dans les blogues ainsi que les critiques contre les vaccins, on se rend compte qu'un grand nombre d'entre eux sont liés à l'idée selon laquelle des informations importantes sont gardées secrètes.
Une citation de Le Dr Fahad Razak, professeur à l'Université de Toronto

Dans un courriel, Santé publique Ontario répond que le rapport n'a pas été rendu public l'automne dernier parce qu'il n'était pas un document autonome sur l'efficacité du masque pour contrer d'autres virus respiratoires que le coronavirus.

Avec les informations de La Presse canadienne.

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