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Le Bloc québécois réclame à son tour le départ d’Amira Elghawaby

 Yves-François Blanchet en point de presse dans le foyer de la Chambre des communes, à Ottawa.

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a réclamé jeudi la démission de la nouvelle conseillère spéciale chargée de la lutte contre l'islamophobie, Amira Elghawaby, ainsi que l'abolition pure et simple de son poste.

Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick

RCI

Rencontrer Amira Elghawaby, la représentante spéciale de la lutte contre l'islamophobie du gouvernement fédéral, n'a pas suffi à convaincre Yves-François Blanchet qu'elle était la personne la mieux placée pour occuper cette fonction.

Malgré les excuses présentées avant et après la réunion (nouvelle fenêtre) par la principale intéressée mercredi, le chef du Bloc québécois (BQ) estime qu'elle devrait démissionner.

L’entrevue qu’avait accordée M. Blanchet en début de journée à l’émission montréalaise Tout un matin (nouvelle fenêtre) laissait peu de doutes sur ses intentions. Il a confirmé celles-ci quelques heures plus tard, lors d'un point de presse organisé dans le foyer de la Chambre des communes en compagnie de son député Martin Champoux.

Il m’apparaît clair et sans équivoque à la suite de cette rencontre que Mme Amira Elghawaby ne peut pas occuper la fonction pour laquelle Justin Trudeau l’a désignée. Soit dans la foulée de ses propres excuses, elle admet s'être disqualifiée et elle quitte volontairement, soit le premier ministre admet son erreur et lui demande de se retirer.
Une citation de Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois

Au-delà de la personne, M. Blanchet accuse Justin Trudeau d'avoir perverti le mandat du Secrétariat fédéral de lutte contre le racisme, que les bloquistes cautionnaient, en nommant Amira Elghawaby représentante spéciale de la lutte contre l'islamophobie.

Justin Trudeau, a-t-il poursuivi, en a fait un instrument hostile à l'identité et aux valeurs consensuelles du Québec, et ensuite, un bouc émissaire. Et de ça, il est, et lui seul, coupable. Ainsi, le premier ministre doit renoncer non seulement à la nomination, mais à la création même d'un tel poste.

Mme Elghawaby aurait admis, mercredi, une méconnaissance de l'histoire et de la réalité du Québec, ce qui est un premier pas, a indiqué M. Blanchet. Mais je pense qu'elle est toujours hostile à la notion de laïcité de l'État [et] qu'elle a encore des préjugés à combattre contre la nation québécoise, a-t-il précisé.

Des journalistes tendent leurs micros vers Yves-François Blanchet et Amira Elghawaby.Agrandir l’image (nouvelle fenêtre)

La rencontre de mercredi entre Yves-François Blanchet et Amira Elghawaby a généré un important intérêt médiatique.

Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick

Amira Elghawaby est sous le feu des projecteurs depuis sa nomination par le gouvernement Trudeau, (nouvelle fenêtre) il y a une semaine, en raison des opinions qu'elle a exprimées et défendues alors qu'elle était militante.

En 2019, elle écrivait par exemple au sujet de la Loi sur la laïcité de l'État, mieux connue sous le nom de loi 21, que la majorité des Québécois [semblaient] influencés non pas par la primauté du droit, mais par un sentiment antimusulman.

En raison de cette déclaration, de commentaires similaires ayant refait surface dans la dernière semaine et d'une tentative ratée de justification (nouvelle fenêtre), vendredi dernier, plusieurs formations politiques, dont le Parti conservateur du Canada (PCC), ont demandé le départ de Mme Elghawaby.

Le Bloc, pour sa part, avait demandé de rencontrer celle-ci avant de se prononcer, ce qui est maintenant chose faite.

À Québec, le ministre responsable de la Laïcité et des Relations canadiennes, Jean-François Roberge, a exigé sa démission dès lundi (nouvelle fenêtre) avant de soumettre la question à l'Assemblée nationale mardi par le biais d'une motion qui a été adoptée à l'unanimité.

Tous les partis ont voté en faveur du texte, sauf Québec solidaire (QS) (nouvelle fenêtre), qui, comme le Bloc, a expliqué vouloir rencontrer Mme Elghawaby avant de se prononcer.

Les excuses de celles-ci (nouvelle fenêtre), mercredi, n'ont pas convaincu la Coalition avenir Québec (CAQ), le Parti libéral du Québec (PLQ) et le Parti québécois (PQ), qui ont à nouveau exigé son départ, mais en vain.

François Legault, accompagné de trois personnes, marche dans les couloirs de l'Assemblée nationale. Agrandir l’image (nouvelle fenêtre)

« M. Trudeau persiste à défendre une mauvaise décision, il va [devoir] vivre avec », a lancé François Legault à son arrivée au Salon bleu, jeudi matin.

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Pendant ce temps, le premier ministre Trudeau, lui, continue de défendre sa nomination malgré l'embarras de nombreux députés et ministres québécois (nouvelle fenêtre).

Son lieutenant québécois, Pablo Rodriguez, devait rencontrer Mme Elghawaby jeudi. Son bureau a cependant indiqué qu'il n'entendait pas se rendre disponible après la rencontre pour répondre aux questions des médias.

Le Parti conservateur du Canada a rejeté les excuses de Mme Elghawaby, mercredi, tandis que le Nouveau Parti démocratique (NPD) de Jagmeet Singh les a acceptées, faisant savoir qu'elles seraient suffisantes, selon lui, pour que la conseillère demeure en poste.

Au moment de publier, le bureau du premier ministre fédéral n'avait pas répondu à une demande de réaction à la suite des commentaires du chef bloquiste.

Avec les informations de La Presse canadienne.

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