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Le Canada se dit prêt, par une motion, à accueillir 10 000 Ouïgours

À l'avant-plan, un homme est debout devant une mosquée. Plusieurs personnes sont massées à l'entrée du bâtiment.

Un Ouïgour se rend à une mosquée en Chine.

Photo : Getty Images / AFP Contributor

Agence France-Presse

Les députés fédéraux ont adopté mercredi une motion destinée à favoriser l'accueil de 10 000 réfugiés ouïgours qui ont fui la Chine et qui continuent d'être « intimidés » par Pékin.

Déposée à l'initiative des libéraux, actuellement au pouvoir, cette motion a été adoptée à l'unanimité.

Le texte vise à accélérer l'entrée au pays de 10 000 Ouïgours et autres musulmans turciques ayant besoin de protection pour une période de deux ans à compter de 2024.

Les motions de ce type ne sont pas contraignantes pour le gouvernement, mais le programme a été approuvé par le gouvernement de Justin Trudeau. De longs applaudissements ont suivi l'adoption du texte mercredi.

Ce qui vient de se produire est historique et constitue un signal clair selon lequel nous n'acceptons pas les violations des droits de la personne contre les Ouïgours, a déclaré Sameer Zuberi, le député à l'origine de cette motion, lors d'un point de presse.

Le texte reconnaît que ces Ouïgours ont fui vers des pays tiers pour échapper à la pression et à l'intimidation exercées par l'État chinois pour les pousser à revenir en Chine.

Le document accuse aussi Pékin d'exercer des pressions diplomatiques et économiques sur les pays qui accueillent ces réfugiés.

S'ils retournent en Chine, ces réfugiés s'exposent à des risques élevés de détentions arbitraires massives, de travail forcé et de stérilisations imposées, précise encore le texte.

Région frappée par des attentats sanglants

Les Ouïgours, des musulmans sunnites qui parlent une langue turcique, représentent le principal groupe ethnique du Xinjiang (nord-ouest de la Chine), une région longtemps frappée par des attentats sanglants attribués à des islamistes et à des séparatistes.

Une manifestante qui porte un masque protecteur contre la COVID-19 sur lequel on peut voir une main rouge aux couleurs du drapeau chinois proteste contre le traitement des Ouïgours par la Chine.

Une manifestante prend part à un rassemblement à Istanbul, en Turquie, à l'occasion de la Journée internationale de la femme, pour protester contre le traitement des Ouïgours par la Chine. (Photo d'archives)

Photo : Reuters / MURAD SEZER

En guise de riposte, les autorités chinoises avaient lancé, au milieu des années 2010, une vaste campagne de répression au nom de l'antiterrorisme.

Cette motion survient deux ans après l'adoption par le Canada d'une autre motion, elle aussi non contraignante, qui assimilait le traitement réservé par la Chine à sa minorité ouïgoure à un génocide. Pékin avait ensuite dénoncé « une provocation malveillante ». (nouvelle fenêtre)

Depuis plusieurs années, la Chine est accusée d'avoir enfermé dans des camps au Xinjiang plus d'un million de Ouïgours et d'autres membres de minorités majoritairement musulmanes, y compris des Kazakhs.

Au Canada, il existe actuellement une petite communauté ouïgoure d'environ 3000 personnes.

Ces dernières années, les relations entre la Chine et le Canada se sont fortement dégradées, notamment après l'arrestation par Ottawa, à la demande des États-Unis, de la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou, en 2018. Elle a été libérée depuis lors.

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