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L’accueil de travailleurs étrangers, un casse-tête dans la Péninsule acadienne

Une affiche montrant des bleuets devant une usine.

L'usine de transformation alimentaire d'Oxford Frozen Foods près de Saint-Isidore, dans la Péninsule acadienne, travaille à faire venir 40 familles marocaines.

Photo : Radio-Canada

Réal Fradette

Au début de l'année dernière, la communauté de Saint-Isidore, dans la Péninsule acadienne, se préparait à dérouler le tapis rouge pour accueillir à bras ouverts un contingent de 40 familles venues du Maroc, dont les travailleurs étaient embauchés par l’entreprise de transformation alimentaire Oxford Frozen Foods.

Un an plus tard, ces Marocains se font toujours attendre et, même si le dossier suit son cours, personne ne sait encore quand ils viendront.

Ce projet n’est pas mort. Absolument pas, assure Myriam Léger, agente de développement économique, environnemental et de l’immigration de la Municipalité des Hautes-Terres.

Une femme en entrevue dans une salle de classe.

Myriam Léger est la coordonnatrice à l'accueil des nouveaux arrivants de Saint-Isidore.

Photo : Radio-Canada

Le processus est plus long qu’on l’avait évalué. Dans ce genre de dossier, il est impossible de donner une date. On comprend que cela a créé des attentes, a-t-elle précisé.

Elle a rappelé que tout ce qui concerne le recrutement et l’immigration des travailleurs est l’affaire de l’employeur Oxford Frozen Foods, en Nouvelle-Écosse.

Une main remplie de bleuets.

L'usine de transformation alimentaire d'Oxford Frozen Foods dans la Péninsule acadienne traite des tonnes de bleuets sauvages.

Photo : Shelby Gagnon

Nous avons une très belle collaboration et une belle complicité avec les gens d’Oxford. Ils sont sensibles à notre ruralité, car eux-mêmes travaillent dans un milieu rural, a expliqué Mme Léger.

Malgré nos tentatives, Oxford Frozen Foods n'a pas répondu à nos demandes d'entrevue.

Longs délais chez Immigration Canada

Même son de cloche du côté du nouveau maire de la Municipalité des Hautes-Terres et ancien député de Bathurst-Est-Nepisiguit-Saint-Isidore, Denis Landry.

Je ne dis pas que les Marocains ne viendront pas. Le projet n’est pas mort. Mais c’est Immigration Canada qui décide.
Une citation de Denis Landry, maire de la Municipalité des Hautes-Terres
Denis Landry en entrevue.

Denis Landry est maire de la nouvelle Municipalité des Hautes-Terres.

Photo : Radio-Canada

Ces Marocains devaient arriver au début de 2022 dans la Péninsule acadienne. On parlait alors de 200 personnes. Le principal critère d’embauche était qu’ils soient francophones. Ils étaient attendus par l’ancien village de Saint-Isidore, qui avait notamment créé un poste de facilitatrice à l’intégration du groupe.

Mais des problèmes avec Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada et des délais importants dans le traitement des dossiers causés par la guerre en Ukraine ont retardé leur venue.

Des Maliens à Saint-Isidore

Le village a cependant récemment reçu 12 personnes du Mali, un pays d’Afrique de l’Ouest. Elles viennent travailler à l’usine d’Oxford située à Tilley Road.

Arrivés en octobre, ces travailleurs ont été hébergés dans des chambres d’hôtel de Tracadie. Ils ont depuis peu déménagé dans un quartier du village de Saint-Isidore qui comprend 10 maisons mobiles.

Oxford Frozen Foods s’est occupé de l’aménagement de ces nouveaux travailleurs et leurs familles doivent bientôt les rejoindre.

La Municipalité des Hautes-Terres facilite l’intégration de ces nouveaux arrivants en les informant notamment des divers services offerts dans la communauté, a précisé le maire Denis Landry.

On ne les laissera pas seuls. Ils seront bien installés dans des logements neufs. Mais ils arrivent au compte-gouttes, assure le maire.

Réal Fradette

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