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Convoi de camionneurs : un rapport accable la Ville et la police pour leur inaction

Un homme brandit un drapeau devant les grilles du parlement.

La Commission populaire d’Ottawa a entendu quelque 200 témoignages au sujet du convoi de camionneurs de l'an dernier. (Photo d'archives)

Photo : The Canadian Press / Adrian Wyld

Mohamed Tiene

Occupation, violence et abandon, violations des droits de la personne et mobilisation de la communauté sont les points forts du rapport de la Commission populaire d’Ottawa (Coopérative des paramédics de l'Outaouais) sur le convoi de camionneurs à Ottawa.

La première partie de ce rapport a été présentée lundi au Centre de santé communautaire de Centretown.

Pendant ces travaux qui ont duré quatre mois, la Commission populaire d’Ottawaa entendu les témoignages de 200 personnes, non seulement des résidents marqués par le convoi mais aussi quelques personnes favorables à ce rassemblement.

Le mandat de la Commission consistait à fournir aux résidents un endroit pour faire état de leurs expériences quant à l’impact que le convoi a eu sur leur vie et sur leurs moyens de subsistance. Il avait aussi pour but de leur permettre de formuler des recommandations quant aux mesures qui permettraient d’éviter ou de minimiser le risque d’une épreuve similaire à l’avenir.

Les résidents se sont sentis abandonnés

Le rapport souligne qu’il ne fait aucun doute que l’organisation du convoi a eu un impact émotionnel, physique et mental sur la population.

Les gens se sont sentis abandonnés par les autorités de la Ville, notamment par la police, selon la Commission. Pendant que les camionneurs s’installaient dans la ville, des policiers ont été vus en train de rire et de prendre des photos avec les membres et les sympathisants du convoi. Cette attitude a créé chez la population le sentiment qu’elle n’était pas importante. De plus, il était presque impossible pour les gens d’obtenir des informations fiables de la part des autorités de la Ville, souligne le rapport.

Quatre personnes donnent une conférence de presse. À l'arrière-plan, une affiche du Centre de santé communautaire du centre-ville d'Ottawa.

Entourée de trois collègues, la commissaire Monia Mazigh a pris la parole lundi matin lors de la conférence de presse de la Commission populaire d'Ottawa sur l'occupation par le convoi de camionneurs.

Photo : Radio-Canada / Mateo Garcia-Tremblay

Les gens avaient peur

La violence qui a accompagné le convoi s'est fait sentir à la fois dans les rues d’Ottawa et dans les cœurs des résidents, disent les commissaires. Les autorités, notamment la police, la Ville et les divers ordres de gouvernement, n’ont rien fait pour l’arrêter, et cela a duré trois semaines. La communauté ne s’est jamais sentie en sécurité, indique-t-on dans le rapport.

La communication était mauvaise et les gens avaient très peur. Cela n’aurait pas dû se produire. Nous devons tirer les leçons de cette expérience. Nous devons écouter les personnes qui l’ont vécue. Nous devons apporter des changements afin de ne pas revivre une telle situation.
Une citation de Sheldon Kiishkens Ross McGregor, Première Nation Kitigan Zibi Anishinabeg

Pour se protéger, plusieurs personnes ont été contraintes de s’enfermer dans leur résidence ou de quitter le quartier lorsque c'était possible. Les personnes vulnérables ou les plus à risque d’abus ont été encore plus affectées par cette situation. Ces personnes ne pouvaient plus se déplacer puisque le service Para Transpo –  essentiel à leur mobilité – a été partiellement ou entièrement annulé, ce qui a ainsi réduit leur possibilités de déplacements, avec toutes les conséquences afférentes, illustrent les commissaires.

Selon la Commission, ce rapport est la première partie de ses travaux, qui portait principalement sur l’expérience des résidents lors du convoi.

La deuxième partie, qui sera rendue publique à la fin de mars, portera sur les recommandations.

Mohamed Tiene

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