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Alain Rayes en a assez des commentaires haineux sur le web

Alain Rayes naviguant sur son ordinateur.

Selon Alain Rayes, 200 000 utilisateurs fréquentent mensuellement ses plateformes web.

Photo : Radio-Canada / Brigitte Marcoux

RCI

Le député fédéral de Richmond—Arthabaska, Alain Rayes, en a assez des utilisateurs violents sur les réseaux sociaux. Dans une vidéo publiée mardi, il condamne le climat toxique qui règne actuellement sur le web.

Lundi matin, le député conservateur a souhaité, sur sa page Facebook, une bonne rentrée scolaire à tous les élèves et le personnel du milieu de l’éducation. Rapidement, une vague de commentaires haineux a déferlé, poussant l'homme politique à faire une sortie pour dénoncer ce genre de comportement.

Ma page Facebook a été remplie de commentaires politiques qui n'avaient aucunement leur place à cet endroit. Ça, c'est une chose, mais ce sont surtout la virulence des commentaires, le ton utilisé, l'agressivité et les menaces que l'on pouvait y voir, témoigne-t-il dans la vidéo.

C'est la goutte qui a fait déborder le vase.
Une citation de Alain Rayes, député de Richmond—Arthabaska

Certains messages, jugés trop virulents par un membre de l'équipe d'Alain Rayes, ont même dû être masqués.

La liberté d'expression, j'en suis un des plus grands défenseurs, mais il y a une limite. Ça ne donne pas le droit aux gens de se rendre à ces niveaux d'agressivité, de menaces et de langage toxique. Je vais même plus loin et j'encourage directement tous les leaders politiques et leaders de grandes organisations à dénoncer de façon ferme ce langage-là, lance le député.

Ça vient m'affecter psychologiquement, ça affecte ma famille, mes amis, les gens qui me suivent dans ma circonscription. J'ai dit que c'était assez, et je pense qu'il doit y avoir une prise de conscience de tous les élus et de toutes les personnes qui ont un micro, a-t-il ajouté au micro de Par ici l'info.

Il fait par ailleurs référence dans sa vidéo à des collègues politiciens qui ont été victimes d'attaques physiques ou verbales de la part de citoyens. La ministre canadienne des Finances, Chrystia Freeland, le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, ainsi que le premier ministre Justin Trudeau sont notamment cités.

Ces choses-là dépassent les limites de l'acceptable. Aujourd'hui, je veux le dénoncer, haut et fort. J'ai pris cette décision cette nuit, parce que je suis obligé de vous dire que ça m'a dérangé. J'ai de la difficulté à dormir en pensant à tous ces messages que je reçois de façon plus intense. Depuis environ deux ans, la pandémie n'a pas aidé.

Je ne la connais pas, la solution. Je tiens à le dire.
Une citation de Alain Rayes, député de Richmond—Arthabaska

Les usagers haineux bannis

Alain Rayes souhaite à l'avenir être intransigeant face à ces comportements sur ses différentes plateformes web. Il compte supprimer les commentaires haineux et bannir de ses réseaux sociaux les utilisateurs qui les rédigent.

Certains vont crier au contrôle de l'information, ils diront ce qu'ils veulent. Pour mon bien psychologique et pour m'assurer de ne pas donner une tribune à ces gens-là, [...] j'ai décidé d'appliquer la dernière étape qu'il nous reste dans la gestion des réseaux sociaux.

Ils prennent beaucoup trop de place, intimident les gens et empêchent d'avoir un discours serein.
Une citation de Alain Rayes, député de Richmond—Arthabaska

Le député espère que d'autres politiciens lui emboîteront le pas afin que le message envoyé à la population ait davantage d'impact. Il n'envisage toutefois pas un retrait complet des médias sociaux.

Je suis l'un des premiers à m'être lancé sur les médias sociaux en tant que politicien, lorsque j'étais maire de Victoriaville. J'étais l'un des plus actifs. J'ai toujours défendu notre présence. Particulièrement aujourd'hui, c'est un endroit où on peut connecter avec les gens. Je ne pense pas que nous retirer empêchera les gens de nous attaquer.

Les réseaux sociaux, un égout à ciel ouvert

À la suite de la sortie d'Alain Rayes, la députée libérale de Compton—Stanstead, Marie-Claude Bibeau, a confirmé que les propos dégénèrent souvent sur les réseaux sociaux au micro de Vivement le retour.

Face à face, ça se passe plutôt bien. Mais sur les réseaux sociaux, c’est un égout à ciel ouvert. Les gens se sentent très courageux de dire tout et n’importe quoi. Malheureusement, certaines personnes lisent ça, et ça leur donne du courage sur le terrain. 
Une citation de Marie-Claude Bibeau, députée de Compton—Stanstead

Personnellement, je n’ai pas eu à vivre ce que M. Rayes a eu à vivre cette semaine, mais certaines et certains de mes collègues ont vécu des menaces à leur famille et à leur personne de façon régulière. On est là pour travailler pour les citoyens, et cette situation-là ne peut être tolérée, a-t-elle ajouté.

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