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Adoption du projet de loi 96 : « un grand pas en arrière », selon les Premières Nations

Le chef de l'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador, Ghislain Picard.
Photo : La Presse canadienne / Ryan Remiorz
Le projet de loi 96 sur la réforme de la Charte de la langue française, adopté par Québec cette semaine (nouvelle fenêtre), marque un « recul historique » dans les relations entre le gouvernement et les Autochtones, selon l'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador
« En adoptant le projet de loi 96, suivant les instructions du gouvernement Legault, l’Assemblée nationale du Québec fait un grand pas en arrière et remet à un avenir incertain la réconciliation avec les Premières Nations », écrit dans un communiqué le chef de l'APNQL, Ghislain Picard.
Depuis la déposition du projet de loi, les Premières Nations du Québec dénoncent les répercussions qu'il pourrait avoir dans leurs communautés et le fait que cela constitue des injustices linguistiques majeures
.
Utilisée à des fins strictement partisanes, une majorité parlementaire pour entraîner l’Assemblée nationale dans une démarche qui fera reculer la société est également indigne d’un régime démocratique
, continue le chef Picard.
Nier les droits des autres pour affirmer les siens et affirmer brutalement sa suprématie sur d’autres nations qui partagent un même territoire est indigne d’un gouvernement qui se respecte.
L’APNQL prendra tous les moyens pour dénoncer l’iniquité de la loi ainsi que ses conséquences néfastes
, conclut le communiqué.
Les Mohawks mettent leurs relations avec Québec sur pause
Dans un communiqué paru mercredi en fin de journée, le Conseil mohawk de Kahnawake (CMK) affirme n'avoir plus d'autre choix que de faire une pause
dans ses relations avec le Québec jusqu'à ce que le gouvernement propose des solutions de fond pour rectifier la situation
.
Les actions de la CAQ n'ont rien de surprenant. Cependant, […] il y a un mépris total envers tous les Autochtones en tant que peuples vivant sur nos territoires traditionnels
, peut-on lire dans ce même communiqué.

La grande chef de Kahnawake, Kahsennenhawe Sky-Deer.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Les actions du Québec pour procéder à l'adoption de ce projet de loi malgré nos préoccupations notées ont placé nos relations dans un état extrêmement tendu et nous ont obligés à nous demander si les discussions à ce jour étaient de bonne foi
, écrit la grande chef de la communauté Kahsennenhawe Sky-Deer.
Kahnawake avait rencontré le ministre responsable de la Langue française, Simon Jolin-Barrette, et le ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, afin de faire part de ses inquiétudes, mais il n'y avait eu aucun engagement
de leur part, déplore la communauté largement anglophone.
Le CMK précise également être prêt à lutter contre l'imposition de cette législation de toutes les manières que notre communauté jugera nécessaires
.
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