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IV - Quel impact?

Afin de comprendre l'impact de l'immigration au Canada, RCI a compilé une série d'articles sur le sujet.
Photo : CBC
Quel impact ont les nouveaux arrivants sur le marché du travail canadien? Quelle part de la population représentent-ils? Que pensent les Canadiens de l'immigration?
Dans une série d'articles incluant des entrevues avec des acteurs influents dans le domaine de l'immigration, Radio Canada International (RCI) tente de faire la lumière sur ces nombreuses interrogations.
Rencontre avec l’Hon. Ahmed Hussen, ancien ministre fédéral de l’Immigration du Canada

Ahmed Hussen, ancien ministre fédéral de l'Immigration.
Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick
Cet article de Raymond Desmarteau a été publié le 17 mars 2017
Le 10 janvier 2017, le député libéral Ahmed Hussen de la circonscription de York Sud-Weston à Toronto était nommé titulaire du ministère de l’Immigration.
Une première au Canada, c’était la première fois qu’un député d’origine somalienne est nommé au sein du Cabinet. C’était aussi une première quand il a été élu, première fois qu’un Somalien d’origine représentait une circonscription fédérale canadienne.
Ahmed Hussen est arrivé au Canada à l’âge de 16 ans en tant que réfugié, alors qu’il fuyait la guerre qui faisait rage en Somalie.
L’homme de 39 ans a été très actif au sein de la communauté canado-somalienne, notamment à titre de président du Congrès somalien canadien.
Il s’est notamment sérieusement impliqué dans la lutte contre la radicalisation de jeunes d’origine somalienne au Canada, surtout de Toronto, qui se faisaient recruter par le groupe extrémiste Al Shabab en Afrique.

Ahmed Hussen est arrivé au Canada à l’âge de 16 ans en tant que réfugié, alors qu’il fuyait la guerre qui faisait rage en Somalie.
Photo : La Presse canadienne / Michael Tutton
Agenda chargé
Parmi ses nouvelles tâches en tant que ministre, il a notamment dû se charger d’accueillir quelques 300 000 nouveaux résidents permanents en 2017.
Sondage de Radio-Canada
Comme nous pouvons le lire sur la page titre du site web du Sondage de la maison CROP commandé par Radio-Canada en prenant le pouls des Canadiens sur leur ouverture face aux immigrants et aux réfugiés, ainsi que sur leurs perceptions des musulmans, nous sommes généralement accueillants… mais aussi méfiants.
On peut y lire notamment que 74 % des Canadiens sont de plutôt favorables à très favorables à l’imposition d’un test de valeurs canadiennes
à être imposé aux immigrants, dans la veine de ce que propose la députée conservatrice et candidate à la direction du parti conservateur Kelly Leitch.

Balado RCI
Photo : Radio-Canada
Donc, le gouvernement canadien n’a pas l’intention d’imposer des tests de vérification de compréhension et d’acceptation des valeurs canadiennes aux demandeurs de statut d’immigrant.

Balado RCI
Photo : Radio-Canada
Le sondage souligne également que 60 % des Québécois et près de la moitié des Canadiens du reste du pays croient que les immigrants musulmans s’intègrent peu, mal ou pas du tout à la société canadienne.
À titre de premier titulaire du ministère de l’Immigration du Canada à être musulman, monsieur Hussen nous parle de ces résultats.

Balado RCI
Photo : Radio-Canada
Au Canada depuis quelque 25 ans, citoyen canadien, avocat, député fédéral et ministre de l’Immigration, Ahmed Hussen nous explique ce que veut dire pour lui être canadien
.

Balado RCI
Photo : Radio-Canada
Entrevue complète (en anglais)
Voici l’entrevue complète (en anglais) qu’a réalisée Levon Sevunts de Radio Canada international avec Ahmed Hussen, ministre de l’Immigration du Canada dans le cabinet du premier ministre Justin Trudeau. Monsieur Hussen prononçait une allocution au 19e congrès national Metropolis à Montréal dont le thème en 2017 était Aller de l’avant : migration et mobilité au-delà de 2017.

Balado RCI
Photo : Radio-Canada
Une majorité de Canadiens exprime des craintes face à l’immigration
Une majorité de Canadiens, tant au Québec que dans le reste du pays, estiment que les immigrants devraient adopter les moeurs et coutumes du pays.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Sondage - La maison CROP a pris le pouls des Canadiens sur leur ouverture face aux immigrants et aux réfugiés, ainsi que sur leurs perceptions des musulmans. Résultat : nous sommes généralement accueillants… mais aussi méfiants. Explications.
Par Gaétan Pouliot et Melanie Julien
Construit sur l’immigration, le Canada est l’un des pays les plus multiculturels de la planète. Lors du recensement de 2011, un Canadien sur cinq était immigrant, un sommet depuis 1931. Et cette proportion continue d’augmenter.
Nous avons accueilli un peu plus de 320 000 immigrants l’an dernier, un nombre record pour le pays qui en reçoit en moyenne 250 000 chaque année.
Le sentiment de repli qui existe dans certains pays européens et aux États-Unis face à l’immigration existe-t-il aussi au Canada?
L’immigration, une voie vers la prospérité du Canada

L'influence des immigrants sur l'économie canadienne.
Photo : RCI
Cet article de Paloma Martínez Méndez a été publié le 24 février 2017
Le 1er et 2 décembre 2016 avait lieu à Ottawa la 4e Conférence nationale annuelle du Partenariat Voies vers la prospérité – façonner l’immigration au Canada : apprendre du passé et avoir une vision pour l’avenir
. Son objectif, comme son nom le dit bien, était de faire le bilan de ce qu’on sait sur les pratiques et politiques d’immigration, et de concevoir une vision pour l’avenir de l’immigration au Canada.
Voies vers la prospérité est une alliance qui réunit des universitaires, des groupes communautaires et des instances gouvernementales ayant pour but commun celui de contribuer à la consolidation des communautés accueillantes où l’intégration civique, économique et sociale des migrants et des minorités au Canada soit possible.
Radio Canada International a parlé à Suzanne Huot, professeure à l’Université Western Ontario et collaboratrice et membre du comité permanent sur l’immigration francophone au sein de Voies vers la Prospérité.
Elle a expliqué que ce qui distingue cette conférence annuelle des autres auxquelles elle assiste régulièrement, c’est la diversité et l’équilibre des parties prenantes. Selon elle, c’est cet aspect qui permet une meilleure compréhension des questions d’immigration et que par conséquent, pour pouvoir s’y attaquer de façon plus adéquate.

Affiche sur la ligne de la frontière canado-américaine
Photo : Joe Raedle | Getty Images

Suzanne Huot est professeure à l’Université Western Ontario et collaboratrice et membre du comité permanent sur l’immigration francophone au sein de Voies vers la Prospérité.
Photo : Radio-Canada
Comme l’on pouvait s’attendre, dans cette édition de la conférence il a beaucoup été question des réfugiés syriens arrivés au Canada cette année, mais les participants à la conférence ont eu occasion de se demander quel rôle le Canada peut ou ne peut pas continuer de jouer en matière de l’ouverture de ses frontières à l’immigration humanitaire. Suzanne Huot avec plus de détails à ce sujet :

Balado RCI
Photo : Radio-Canada
Suzanne Huot conclut en rappelant que le fait que la conférence ait eu lieu peu de temps après l’élection de Donald Trump à la présidence américaine a permis aux parties présentes à Ottawa de se questionner sur les valeurs d’ouverture que les Canadiens prennent parfois pour acquis.
La population du Canada grimpe à plus de 35 millions sous l’impulsion de l’Ouest et des immigrants !

Le Canada a enregistré l'an dernier la plus importante hausse annuelle en nombres de sa population.
Photo : Getty Images / Nickbeer
Cet article de Stéphane Parent a été publié le 24 février 2017
L’agence fédérale Statistique Canada dévoilait mercredi matin les premières données brutes tirées du recensement réalisé en 2016.
Or, pour la première fois depuis qu’elles se sont jointes à la Confédération canadienne vers le début du 20e siècle, les provinces dans l’ouest de Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba ont affiché les croissances les plus élevées parmi les provinces canadiennes (11,6, 6,3 et 5,8 %, respectivement), suivies de près par la Colombie-Britannique (5,6 %).On remarque une forte croissance des trois provinces des Prairies. Il y a maintenant environ un Canadien sur trois qui vit dans l’Ouest
, souligne Johanne Denis, porte-parole de Statistique Canada.En Alberta, où la bulle pétrolière des dernières années s’est brusquement dégonflée, les causes de cette grande croissance ont été une immigration forte et une forte migration interne des gens qui partent d’autres provinces et qui vont s’établir là
, précise-t-elle.

Source : Statistique Canada / La Presse canadienne
Photo : La Presse canadienne
Le déclin de l’emprise québécoise
Si la population du Québec a franchi pour la première fois le cap des huit millions d’habitants, son poids démographique au sein du Canada continue de reculer au fur et à mesure que la population se déplace vers l’Ouest, selon les chiffres de Statistique Canada.
Entre 2011 et 2016, la population du Québec a ainsi enregistré une croissance de 3,3 %, ce qui est inférieur à la moyenne nationale de 5 %. C’est surtout nettement en deçà de celui que revendiquent les trois provinces des Prairies.
Au jour du recensement, le 10 mai 2016, le Québec comptait 8 164 361 habitants parmi les 35 151 728 du Canada. La population de la province a augmenté au cours de la période couverte par l’enquête, mais à un taux de croissance moindre que celui du reste du pays.
En 1966, plus du quart de la population (28,9 %) résidait au Québec. Quarante ans plus tard, cette proportion est passée à 23,2 %.
La croissance du Québec est plus basse que la croissance nationale. Et ce qu’on voit, c’est que la migration interne est plus faible, note Mme Denis. Il y a moins de personnes qui viennent s’établir au Québec que dans les provinces de l’Ouest.
La population québécoise continue malgré tout de croître, ce qui n’est pas le cas de celle du Nouveau-Brunswick, seule province à afficher un déficit démographique. Entre 2011 et 2016, la population y a fléchi de 0,5 %.
La croissance la plus élevée est dans le Grand Nord et dans les grandes villes
C’est le territoire du Nunavut qui remporte la palme de la plus forte croissance. Grâce à un taux de fécondité largement supérieur à la moyenne (2,9 enfants par femme comparativement à 1,6 à l’échelle nationale), le territoire créé en 1999 peut se targuer de compter (légèrement) plus d’habitants que le Yukon en 2016.
Les trois territoires septentrionaux demeurent cependant très peu densément peuplés. C’est près de la frontière avec les États-Unis que la vaste majorité de la population élit domicile. En 2016, deux personnes sur trois vivaient à moins de 100 kilomètres de la frontière.
Dans cette zone géographique qui ne représente que 4 % de l’ensemble du territoire canadien se trouvent notamment les trois centres urbains les plus peuplés au Canada, soit Toronto, Montréal et Vancouver qui regroupent 35 % de tous les Canadiens.
Ces régions métropolitaines sont le lieu de résidence de plus du tiers (35,5 %) des Canadiens. Toronto arrive première avec ses 5 928 040 habitants, suivie de Montréal qui, pour la première fois au recensement, dépasse la barre des quatre millions d’habitants.
50,2 % de la population du Québec vit autour de Montréal. Les deux tiers de la croissance de la population dans la métropole sont dus à l’immigration.

(Source : Statistique Canada / La Presse canadienne)
Photo : La Presse canadienne
L’immigration contribue beaucoup à l’urbanisation grandissante du Canada
On est cependant bien loin, à Montréal, d’avoir constaté une explosion démographique aussi fulgurante que dans les deux principales villes albertaines, qui dominent leurs rivales de partout au pays. La région de la ville de Calgary a enregistré une croissance de 14,6 %, et celle de la capitale, Edmonton, de 13,9 %.
À l’inverse, la région de la ville néo-brunswickoise de Saint-Jean s’est vidée de ses habitants. Entre 2011 et 2016, la population y a diminué de 2,2 %, alors qu’elle avait pourtant enregistré un bond de 4,4 % au cycle de recensement précédent, entre 2006 et 2011.
Le saviez-vous?
Même si son taux de croissance démographique a ralenti entre 2011 et 2016, le Canada demeure en tête de liste des pays du G7 à ce chapitre.
Le taux de croissance annuel moyen de 1 % permet au Canada de devancer l’ensemble de ses partenaires du groupe des sept. Il est suivi, dans l’ordre, des États-Unis, du Royaume-Uni, de l’Italie, de la France, de l’Allemagne, puis du Japon, selon Statistique Canada.
Le Canada était au premier rang de ce palmarès au cours des deux périodes intercensitaires précédentes, soit de 2001 à 2006 et de 2006 à 2011, d’après les données de l’agence fédérale.

(Source : Statistique Canada / La Presse canadienne)
Photo : La Presse canadienne
RCI avec Radio-Canada et La Presse canadienne
Emploi : l’immigration n’est pas le problème

Il existe des solutions simplifiées pour embaucher à l'étranger
Photo : Getty Images
Cet article de Gérald Fillion a été publié le 22 février 2017
Il faut dire les choses telles qu’elles sont : l’immigration n’est pas la source des difficultés économiques qu’a engendrées l’ouverture des marchés. C’est important de le dire, de l’écrire, de le répéter, parce qu’un nombre important de politiciens font campagne en liant les difficultés économiques générées par la mondialisation et le libre-échange à l’immigration.
Alors que la première ministre du Royaume-Uni, Theresa May, est à Washington, où elle rencontre le nouveau président des États-Unis, Donald Trump, voilà une belle occasion de rappeler combien ce lien entre l’immigration et le déclin du secteur manufacturier est abusif. Aucune étude ne démontre que les immigrants volent nos jobs
.
Pour bien des Britanniques, un vote pour le Brexit était un vote contre l’immigration, contre l’Union européenne et ses politiques et pour la fermeture des frontières, comme si ces rejets allaient améliorer l’état de l’économie de leur pays. Pourtant, la croissance au Royaume-Uni est solide, le taux de chômage y est faible, l’inflation y est sous contrôle.
La déception économique que plusieurs ont exprimée en votant pour la sortie de l’Union européenne n’a rien à voir avec les immigrants. Peu importe les perceptions et les préjugés, les effets négatifs du libre-échange ou de la mondialisation n’ont rien à voir avec les immigrants qui arrivent sur un territoire comme celui du Royaume-Uni.
Pour bien des Américains, voter pour Donald Trump était également un geste contre l’immigration, contre les illégaux, mais aussi les légaux, qui viennent du Mexique ou de pays à majorité musulmane. Pourtant, l’économie américaine va bien, la croissance est relativement solide, le taux de chômage est très faible, sous les 5 %. Ce pays a retrouvé son erre d’aller.
Délocalisation
La déception économique de plusieurs est liée à la délocalisation des emplois, aux déplacements de ces emplois vers le Mexique et la Chine, principalement. Depuis 25 ans, l’ouverture des marchés a permis à nos grandes entreprises de déplacer des activités ailleurs dans le monde, d’améliorer leur productivité et de réduire les prix de plusieurs biens.
Délocaliser, déplacer, développer ailleurs pour une entreprise canadienne ou une entreprise américaine, c’est choisir d’investir dans un autre pays, souvent à plus faibles coûts, pour fabriquer des biens qui, autrefois, étaient faits ici. C’est ainsi que la roue économique tourne aujourd’hui; le monde n’a plus de frontières, les coûts doivent sans cesse être abaissés, l’actionnaire l’exige, le consommateur est roi.
L’effet est le suivant : des entreprises s’enrichissent en réduisant leurs coûts de production. Des gens, chez nous, perdent leur emploi, d’autres ailleurs, dans des conditions certes plus difficiles, en obtiennent un. Le consommateur peut s’acheter un t-shirt à 9,99 $ ou un iPhone pour 200 $ au lieu de 400 $!
Chez nous, dans la foulée de ces changements, les shops de couture
ont fermé l’une après l’autre, alors que la production a été déplacée en Chine, au Bangladesh, au Honduras. C’est ce qu’a fait Gildan, par exemple, entreprise québécoise de premier plan, qui produit des tonnes de t-shirts vendus pour une bouchée de pain sur nos marchés.
Des meubles, des autos, des produits pour la maison, de la vaisselle, des cahiers, des jouets, une quantité infinie de produits sont maintenant fabriqués à plus faibles coûts ailleurs dans le monde. Bombardier fabrique maintenant des parties d’avions et de trains au Mexique. Et BRP fabrique ses motomarines au Mexique.
Au fil du temps, beaucoup de travailleurs ont perdu leur emploi en raison de l’ouverture des marchés, de la réduction ou de l’abandon de tarifs frontaliers.
Ce ne sont pas les immigrants qui sont venus ici occuper des emplois à la place des gens natifs du Québec ou du Canada. Les emplois que beaucoup d’immigrants occupent sont des postes que les gens nés ici ne veulent plus occuper.
Et les emplois que beaucoup d’immigrants voudraient occuper, parce qu’ils ont les compétences nécessaires, ne leur sont souvent pas accessibles en raison de barrières des ordres professionnels. C’est pourquoi, en partie, le chômage des immigrants est élevé.
L’immigrant n’a rien pris. C’est le déplacement d’emplois vers des pays plus pauvres qui a poussé le travailleur américain ou canadien au chômage. Ce travailleur déçu a eu du mal à se retrouver un bon emploi, a dû accepter des jobines
, des contrats mal rémunérés, de la précarité, de l’incertitude. Ses enfants l’ont vu, ils portent cette douleur en eux.
Robotisation
En plus de la délocalisation, ce qui a volé nos jobs
, c’est aussi et c’est surtout maintenant la robotisation des emplois, l’automatisation. Ce phénomène est bien documenté aujourd’hui et il s’accélère. Mais cette automatisation ne vient pas d’être inventée.
Déjà, au début des années 60, alors que les usines tournaient à plein régime, le président des États-Unis, John F. Kennedy, disait que son principal défi était de maintenir le plein emploi à un moment où l’automatisation remplaçait les hommes au travail.
Pourtant, c’était les belles années. Il y avait du travail, l’humain était on ne peut plus nécessaire à la production des biens. Aux États-Unis, en 1960, les emplois d’ouvriers en usine représentaient 11 % des emplois. Aujourd’hui, on est à 4 %, en descente continuelle depuis 50 ans. Le président Kennedy avait vu juste, à long terme.
À la fin des années 70, près de 5 % des emplois étaient des postes de secrétaires. Aujourd’hui, cette part a été divisée par deux parce que l’informatique est venue rendre le travail de bureau beaucoup plus efficace.
Et ça continue, et ça s’accélère. La Tesla Gigafactory
, au Nevada, sera la plus grande usine du monde. Nombre d’employés : 6000 seulement. La production sera essentiellement réalisée par des robots.
Il est prévu que 1,3 million de robots industriels soient installés dans le monde entre 2015 et 2018. De plus en plus, l’automatisation ne vient plus remplacer que les emplois qui demandent peu de qualification ou qui sont peu payés. Les robots vont faire une partie du travail des PDG, des pharmaciens, des pilotes d’avions.
La technologie actuelle permettrait même de faire faire par des robots jusqu’à 45 % des activités de travail aux États-Unis, représentant 2000 milliards de dollars américains en salaire. The Economist rapportait l’été dernier que 35 % des emplois au Royaume-Uni et 49 % de ceux au Japon pourraient être automatisés.
Le populisme, les robots et les immigrants
Depuis plusieurs décennies, l’ouverture des marchés a coûté des emplois à bien des gens, même si l’enrichissement des entreprises a crû. Depuis plusieurs décennies, et plus que jamais aujourd’hui, les robots sont plus menaçants que les immigrants.
Avec les mégadonnées qui sont utilisées pour rendre plus efficaces le travail et les services, avec le développement de l’intelligence artificielle, qui permet de réduire les erreurs humaines, les changements actuels sont majeurs.
On a toujours cru et constaté que le marché du travail se renouvelle, que les gens peuvent rebondir et trouver de nouvelles possibilités. Aujourd’hui, 50 ans après Kennedy, on se gratte encore la tête face aux transformations profondes qui sont en cours.
Il est bien peu probable que le président Trump soit capable de vaincre Robocop. Et c’est probablement pour ça qu’il parle des immigrants comme il le fait.
Le saviez-vous?
Selon les recherches les plus récentes, l’immigration a un faible impact, sur l’emploi et sur le chômage des Canadiens. En fait, il s’agit d’un impact dit statistiquement non significatif
. De plus, l’immigration n’a pas de impact sur l’emploi des travailleurs canadiens faiblement qualifiés. Par contre, les immigrants remplissent des trous
dans la structure organisationnelle (emplois ayant peu de prestige ou des moins bonnes conditions de travail que les Canadiens ne sont pas prêts à occuper
).
Immigration et hausse du PIB? Deux angles d'analyse
L’augmentation de la population attribuable à la hausse de l’immigration a comme effet une économie canadienne plus grande et une hausse du PIB réel. Cependant, l’impact en pourcentage d’une augmentation de l’immigration sur le PIB réel est moindre que l’impact en pourcentage sur la population. Notez tout de même que les experts ne sont pas tous du même avis et que d’autres études devront être produites afin d’affiner cette analyse de la population totale, soit la proportion la plus faible au pays.
Consultations sur la planification de l’immigration au Québec, horizon 2017-2019

Le rebond économique que connaît Montréal est certes appréciable, mais il demeure inégal souligne Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
Photo : Radio-Canada
Cet article de Raymond Desmarteau a été publié le 10 février 2017
On a souvent abordé dans le passé la question de l’immigration sous l’angle d’identifier des candidats à l’immigration, alors que maintenant, nous disons qu’il existe une nouvelle réalité du marché du travail où, dans des secteurs il va y avoir des blitz. Il y aura des périodes où nous aurons de grands besoins de ressources et nous ne pourrons pas toutes les trouver localement. Il arrive que des entreprises déplacent des employés pour une période donnée. Cela s’appelle de la mobilité internationale. Nous disons au gouvernement qu’une bonne stratégie de mobilité internationale, cela aidera nos entreprises tout en nous emmenant des travailleurs temporaires qui pourraient décider de rester. Cela augmentera le nombre de gens très susceptibles de bien s’intégrer.
La Chambre de commerce du Montréal métropolitain (nouvelle fenêtre) a présenté un mémoire contenant ses recommandations à la Commission des relations avec les citoyens à l’occasion des consultations sur la planification de l’immigration pour la période 2017-2019.
L’intégration professionnelle des immigrants constitue un enjeu majeur. Réalité mondiale dans tous les pays à forte émigration, il en va de même au Canada.
Soulignons cette bien amère réalité, le taux de chômage des immigrants à Montréal (11,1 %) est plus élevé que celui des personnes nées au Canada (7,5 %) malgré l’existence d’emplois non pourvus.
Il y a une réalité qui sera universelle au Québec, c’est que les entreprises qui vont faire face au resserrement démographique vont courir après des ressources qualifiées, qu’elles soient en région ou à Montréal. Le grand défi collectif des ressources humaines, il est partout.
Le mémoire de la Chambre souligne que l’immigration constitue une grande richesse. Elle permet non seulement d’augmenter la population active, mais aussi de renforcer la créativité, l’innovation et le commerce international.
Or l’intégration sociale des immigrants passe par une insertion réussie au marché de l’emploi. Il est donc essentiel d’arrimer les efforts de sélection aux mesures destinées à faciliter l’intégration professionnelle des immigrants.
C’est clair qu’un immigrant à Montréal qui n’a pas trouvé d’emploi à sa mesure et qui le trouve en région, ce serait gagnant pour tout le monde.
Écoutez Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain discuter du mémoire déposé cette semaine par la Chambre au micro de Raymond Desmarteau.

Consultations sur la planification de l'immigration au Québec, horizon 2017-2019: le mémoire de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain
Photo : iStock
IMMIGRATION : ATOUT OU PRÉJUDICE ?
IV - Quel impact ?