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Denys Arcand est né le 24 juin 1941 à l'Hôpital du Saint-Sacrement de Québec. Il est le fils aîné d'Horace Arcand, pilote maritime sur le Saint-Laurent et de Colette Bouillé, domiciliés à Deschambault de Portneuf. Le père d'Arcand avait, comme c'était la coutume, commencé ses classes de mer à l'âge de 17 ans, et reçut une longue formation pour accéder au titre de capitaine. Puis, il s'est spécialisé dans le métier de pilote de navires sur le Saint-Laurent.
 
Sa mère, fille de pilote maritime elle aussi, avait étudié jusqu'à la douzième année, appris le piano et la peinture. Les parents du futur cinéaste se sont mariés le 11 décembre 1937. Leur voyage de noces fut à la fois extraordinaire et singulier. Ils ont voyagé en Europe pendant quatre mois, jusqu'en avril 1938, mais ils durent écourter leur voyage à cause de l'imminence de la Deuxième Guerre mondiale. Horace Arcand avait un ami célèbre, le ténor Raoul Jobin. Grâce à lui, le couple fut invité à l'Opéra de Paris et à la Scala de Milan.
 
L'enfance de Denys Arcand a baigné dans l'opéra. Tout petit, quand le chanteur Raoul Jobin venait à la maison à Deschambault, Denys s'approchait de la salle de bain où le ténor se rasait, et l'écoutait chanter. Souvent, dans les bras de son père, Denys Arcand écoutait à Radio-Canada les radiodiffusions du samedi après-midi de l'Opéra du Metropolitan de New York.
 
À l'âge de 5 ans, le petit Denys Arcand entre à l'école privée des sœurs grises de Deschambault. Il y réussit si bien que cinq ans plus tard, il a terminé sa sixième année et est prêt à faire son collège classique. Denys Arcand n'a donc que 10 ans, en 1951, quand il entre au Collège Sainte-Marie de Montréal, dirigé par les Jésuites. À l'Université de Montréal, en 1960, Arcand s'inscrit à la Faculté des lettres, où il fait, en deux ans, une licence libre d'histoire et de littérature. Il suit surtout les cours des historiens Michel Brunet et Maurice Séguin.
 
Le premier film professionnel de Denys Arcand, Seul ou avec d'autres, est tourné en 1961 à l'Université de Montréal. Dans ce film apparaissent, entre autres, le futur Cynique Marcel Saint-Germain et le sociologue Guy Rocher. À l'occasion des fêtes de la rentrée universitaire, le futur Cynique Marc Laurendeau fait un sketch intitulé La soirée de culte, qui parodie le commentateur sportif vedette Michel Normandin ainsi que le cardinal Paul-Émile Léger et son émission Le chapelet en famille.
 
En 1962, à l'âge de 21 ans, Arcand commence sa carrière de scénariste-réalisateur à l'Office national du film du Canada. Il y dirige pendant 10 ans, une série de documentaires historiques et politiques : Champlain, Les Montréalistes, La route de l'Ouest, On est au coton, Québec: Duplessis et après..., de même qu'un film sur le sport, Volleyball.
 
En même temps qu'il travaille à ses documentaires à l'ONF, Arcand réalise trois films de fiction dans l'industrie privée. Durant la première moitié des années 70, il dirige en rafale La maudite galette, Réjeanne Padovani et Gina. Grand succès d'estime et de critique pour les deux premiers à Cannes, à New York pour Padovani. Mais l'échec de Gina, en 1976, a des répercussions négatives: Arcand revient brièvement au documentaire, en réalisant pour la CSN le film La lutte des travailleurs d'hôpitaux; ensuite, les organismes subventionnaires refusent à Arcand la réalisation de son excellent scénario Maria Chapdelaine. Le cinéaste travaille alors en publicité et pour la télévision (Empire Inc, et Le crime d'Ovide Plouffe).
 
Son scénario de Duplessis, en 1978, pour la télévision de Radio-Canada, est un immense succès. En 1981, Le confort et l'indifférence, à l'ONF, son dernier essai documentaire politique à ce jour, apparaît comme un film brillant et impertinent, détesté autant par les souverainistes que par les fédéralistes.
 
En 1983, à l'ONF, Denys Arcand entreprend l'écriture d'un nouveau synopsis de fiction intitulé Conversations scabreuses. Dans une étape ultérieure, ce sera Le déclin et la chute de l'empire américain. Arcand travaillait alors le texte d'un film qui allait devenir le premier grand succès international du cinéma québécois. Ce succès est suivi de Jésus de Montréal en 1989. Ces deux films sont mis en nomination pour les Academy Awards comme meilleurs films étrangers; une première dans l'histoire du cinéma québécois de fiction. Nomination reconduite pour Les invasions barbares, placées cette fois dans deux catégories: meilleur scénario et meilleur film étranger. Ce film a obtenu deux prix au Festival de Cannes et a reçu le prix Henri-Jeanson à Paris et celui du National Board of Review à New York.
 
Pourtant, la carrière cinématographique de Denys Arcand, déjà longue de plus de 40 ans, dessine un parcours en dents de scie, partagé entre les très grands succès et des échecs cuisants. Des films comme Gina, en 1976, ou encore Love and humain remains en 1994, de même que Stardom en 2000, ont été comme les revers des triomphes que furent Réjeanne Padovani, Le déclin de l'empire américain, Jésus de Montréal et Les invasions barbares. Le parcours d'Arcand ressemble à une curieuse histoire d'amour-haine.
 
Denys Arcand s'est aussi intéressé au théâtre, pour lequel il a écrit deux pièces: La fin du voyage en 1979 et l'année suivante, Petite variation sur un thème de Claire Bretécher. Il est toujours passionné d'opéra, comme en fait foi un projet de livret pour François Dompierre, Fin de siècle, écrit au milieu des années 80. En 1990, au Théâtre de Quat'sous, il signe la mise en scène des Lettres de la religieuse portugaise. Il continue de rêver de faire de la mise en scène d'opéra, lui qui a choisi tant de musiques lyriques pour ses films: Purcell et Gounod, Gluck et Haendel, Pergolèse, Verdi et Weber.
 
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