
« Les médias s’intéressent presque exclusivement aux affaires criminelles, pourtant la justice est tellement plus large », dit Lucie Rondeau. La juge en chef de la Cour du Québec explique les principales raisons pour lesquelles médias et tribunaux ont parfois une relation difficile et tente de dresser quelques pistes de solutions pour améliorer cette cohabitation nécessaire à la démocratie. Elle revient notamment sur le scandale qui a éclaté dans un réseau de prostitution juvénile dans la ville de Québec, où les journalistes se sont intéressés à un seul aspect du problème.
Rencontres publiques
Avec : Lucie Rondeau (conférencière)

Stéphane Giroux explique les raisons pour lesquelles les médias semblent s’intéresser davantage aux affaires judiciaires. « Les affaires civiles sont beaucoup plus longues, les gens sont peu intéressés à parler aux médias et l’information est beaucoup moins accessible », dit le journaliste. Il ajoute que, s’il faut mener une bataille perpétuelle pour s’assurer que les portes de la justice ne se ferment pas derrière nous, il n’a jamais vu les tribunaux aussi ouverts et transparents qu’aujourd’hui.
Rencontres publiques
Avec : Stéphane Giroux (conférencier)

« La relation entre les tribunaux et les médias, c’est comme un vieux couple; les deux partenaires ont besoin l’un de l’autre, ils se respectent, l’amour est plus ou moins présent, mais la relation reste essentielle », dit Gilles Ouimet avec le sourire. L’avocat-criminaliste explique que, ce qui est au cœur de cette relation forcée, c’est la confiance du public. « Sans transparence du système judiciaire, on risque d’effriter cette confiance », ajoute-t-il.
Rencontres publiques
Avec : Gilles Ouimet (conférencier)
L’avocate Judith Harvie qui se trouve à la jonction de ces deux mondes constate que les deux pouvoirs ne se comprennent pas toujours bien. Ce sont des systèmes qui fonctionnent à des vitesses de traitement complètement opposées. « L’information est rapide, immédiate, tandis que la justice doit prendre le temps de s’exprimer et de réfléchir », dit-elle. Selon elle, il est important que les gens se parlent et qu’il y ait une plus grande confiance entre les deux institutions.
Rencontres publiques
Avec : Judith Harvie (conférencière)

Me Jean-Claude Hébert remet en question la pertinence de la Loi sur l’accès à l’information, qui impose au service de police une obligation de garder confidentiels les informations et les renseignements qui sont colligés lors d’une enquête policière. « Va-t-on tolérer longtemps ce système hypocrite où d’un côté on demande des enquêtes policières confidentielles, et de l’autre, on contredit la loi en passant par une requête pour obtenir les dénonciations », dit-il. Les autres participants se prononcent aussi sur la question.
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Avec : Jean-Claude Hébert (conférencier)

Lors de cette dernière présentation, Georges Azzaria a le mandat de synthétiser les propos des invités. Il constate que le rapport entre les médias et les tribunaux est beaucoup plus complexe qu’une simple relation de dépendance. En effet, les journalistes ne font pas qu’expliquer au grand public ce que fait la justice. Bien que les deux ordres professionnels partagent des valeurs communes comme la transparence et l’exactitude des faits, ils ont des mandats différents, des cultures différentes, et leurs normes sont parfois irréconciliables, selon le professeur.
Rencontres publiques
Avec : Georges Azzaria (conférencier)