
Dessine-moi un dimanche
Une émission qui mêle à la fois l'actualité du jour (sports, revue de presse et critiques de spectacles) et la réflexion.
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Avec Joël Le Bigot
Le samedi de 7 h à 11 h
Michel Hébert, médiéviste et professeur émérite au département d’histoire de l’UQAM
Photo : Radio-Canada / Laurent Boursier
Des siècles avant l'apparition des gilets jaunes sur les ronds-points français, le peuple revendiquait déjà son pouvoir politique dès le Moyen Âge, dans une société moins autoritaire qu'on veut bien le croire. « On y pratiquait une vraie culture du consentement », explique le médiéviste Michel Hébert, rappelant que les mécanismes démocratiques de nos sociétés actuelles trouvent en partie leur source dans les assemblées médiévales.
Les règles inventées dans les assemblées du Moyen Âge ont servi de fer de lance à l’instauration de mécanismes démocratiques en Occident après les révolutions américaines et françaises. Il ne s'agissait évidemment pas de démocratie directe, c’est le principe de la représentativité qui a émergé.
L’histoire de la notion de peuple est liée à celle de la collecte des impôts. Inventé quelque part entre le 13e et le 15e siècle. Alors que l’Europe est en guerre de façon quasi permanente, l'impôt sert à financer des conflits coûteux. « Le peuple a accepté ce mécanisme, qui a été implanté dans la paix et le consentement, explique Michel Hébert. Il est faux de croire qu’au Moyen Âge, tout se réglait par la terreur et l’épée. » Les souverains obéissaient en effet, à leur manière, à l'idée que « ce qui concerne tout le monde doit être approuvé par tout le monde », s'appuyant sur un principe élaboré par le premier concile du Latran en 1123.
D'un point de vue contemporain, on peut considérer ces “moments parlementaires” comme une prémisse à la démocratie telle qu'elle se manifeste dans nos parlements actuels. Certes, avant le 18e siècle, il n’y a pas d’idée claire de démocratie, mais le peuple veut être consulté. Il ne met pas en cause la souveraineté du prince, mais il veut s’associer à l’exercice du pouvoir.
À lire :
La voix du peuple : une histoire des assemblées au Moyen Âge, de Michel Hébert, Presses universitaires de France
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