En pleine pandémie, alors que les lancements sont plutôt virtuels et que les salles de spectacles sont toujours vides, le groupe a tout de même voulu faire connaître son nouveau matériel. Je pense que justement, en ce moment, il n’y a rien d’autre à faire que de la musique, lance le chanteur Simon Turcotte. Je pense qu’au contraire, le timing est bon pour garder un intérêt pour ce qu’on fait, de sortir de la musique. C’est sûr qu’on a hâte de pouvoir faire des spectacles, mais pour l’instant, on se contente de faire la promo de cet EP là.

L’enregistrement de l’album a dû être fait à distance, les musiciens ne pouvant se réunir. J’ai fait les guitares chez moi, Mathieu le batteur a fait la batterie chez lui. Plus tard dans l’été, on a pu se voir un peu, j’ai fait les voix avec Simon dans un autre studio et Mathieu a fait la basse avec Marc-André de son côté. On était chacun de notre côté, on s’envoyait des pistes audio de temps en temps et on validait, raconte Francis C. Beaulieu, guitariste.

Auteur des chansons, Simon Turcotte marie l’anglais et le français sur certaines pièces du plus récent album. En entendant les chansons, quand les gars m’ont envoyé les préproductions avec guitare et batterie, il y avait plus d’influences black metal dans les chansons et c’est venu comme ça, je voyais plus ces phrases-là en français. J’aime bien ça, ça ajoute de la variété dans les textes, les voix et la musique, explique-t-il.

On entend dans les nouvelles chansons de la colère, de l’amertume. C’est sûr qu’il y a des chansons là-dedans que j’ai écrites à l’hôpital, post-chirurgie. Je n’étais peut-être pas dans le meilleur état d’esprit, mais en même temps c’est un peu cathartique, raconte le chanteur et auteur, qui a dû subir une amputation de la jambe après plusieurs récidives de cancer.

Dans les fins de session de voix, c’est là que j’ai appris que j’allais être amputé. La journée même où je l’ai appris, on était en studio moi et Francis et c’était spécial comme ambiance.

Culture du vide, vanité, quête obsessive de la perfection et du maintien des apparences, peur de l'inconnu, hystérie de masse, conformisme, absurdité de l'existence et mort font partie des thèmes abordés sur ce nouvel opus. Le groupe définit sa musique comme un cocktail corrosif de métal extrême et de punk hardcore dissonant.

La composition pour Evil Prevails, c’est un genre de feu intérieur, si je peux dire. Je prends l’instrument, j’essaie des trucs et on dirait que ça me fait rager en dedans. Si je sens la tension, on dirait que c’est là que c’est bon. Je n’avais pas de ligne directrice, on a juste essayé des trucs, j’ai envoyé des maquettes aux gars et on a bâti sur de quoi, on est parti comme ça. On n’a pas de structure vraiment définie, on part dans la direction qui nous tente, indique Francis Beaulieu, qui compose la plupart de la musique du groupe.

Evil Prevails a même collaboré avec un artiste d’un tout autre genre, Mr Santé, qui fait dans le hip-hop instrumental. Le mini album de cinq chansons Dirt and Decay est disponible sur BandCamp et YouTube. Il est également possible de commander l’album en contactant le groupe sur sa page Facebook (Nouvelle fenêtre).

Le groupe Evil Prevails lance Dirt and Decay.

Photo : Facebook/Evil Prevails