
Métier : journaliste
Marie-Louise Arsenault aborde les nombreux enjeux du travail de journaliste dans le monde d'aujourd'hui.
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Avec Marie-Louise Arsenault
En semaine de 13 h à 15 h
(en rediffusion du mardi au vendredi à 1 h et le samedi à 20 h)
L'autrice Antonine Maillet
Photo : Radio-Canada / Hamza Abouelouafaa
« Mon lieu de rêve, c'est celui de ma naissance. » La romancière acadienne Antonine Maillet est fière du village qui l'a vue naître, Bouctouche. Pendant une heure, elle raconte les péripéties qui ont façonné l'être qu'elle est devenue et revient sur les moments charnières de sa vie : la mort de ses parents, son premier roman, la naissance de son personnage de la Sagouine, son Goncourt, etc.
Bouctouche
Née en 1929 à Bouctouche, au Nouveau-Brunswick, Antonine Maillet est fière de ses origines acadiennes. « Bouctouche, c’est le pays rêvé pour une romancière. Il y avait tout pour stimuler la créativité », explique-t-elle. À l’âge de 14 ans, elle perd sa mère, une institutrice, et plaint Dieu d’avoir conspiré à son départ. En 1944, elle entre au Collège Notre-Dame d'Acadie de Memramcook, consciente de la chance immense qu'elle a de pouvoir y étudier. Critique de l’Église, elle voue malgré tout un immense respect aux femmes qui ont fondé les collèges, permettant à la culture acadienne de subsister.
C’est évident que je n’étais pas [compatible avec l'Église]; je suis libre, un peu visionnaire. Le monde s’en allait vers quelque chose d’autre et je voulais être aux premières loges de ce nouveau monde.
La Sagouine
En 1958, Antonine Maillet publie son premier livre, Pointe-aux-Coques, écrit dans un style « très français », qu'elle regrette. Elle se rattrape avec son second roman, On a mangé la dune, où elle « se lâche lousse » dans le style littéraire : « J’ai une langue à moi et c’est celle-là que je vais employer », dit-elle. C’est en quittant l’Acadie pour écrire sa thèse à Montréal qu’elle prend le recul nécessaire pour créer un personnage qui marque encore l’imaginaire collectif, la Sagouine. L'autrice acadienne s'est inspirée d'un personnage réel pour créer son personnage. Au fil des monologues, transcrits en langage local, le chiac, l'autrice raconte l'histoire extraordinaire d'une femme ordinaire, une septuagénaire laveuse de planchers.
La Sagouine s’amuse. Elle ne fait pas que de la philosophie, elle fait de l’humour. […] Elle se moque de la politique.
Le Goncourt
À l’âge de 50 ans, Antonine Maillet remporte le Goncourt pour son roman Pélagie-la-Charrette. Elle dira en entrevue à l'époque : « Papa et maman, vous êtes vengés », une manière à elle d’honorer ses parents qui ont toujours défendu la culture acadienne. L’année qui a suivi ce triomphe a été particulièrement dure pour la romancière. Les éditeurs voulant surfer sur le succès de ce livre l’ont poussée à écrire une suite à Pélagie-la-Charrette. « Je l’ai fait sous pression, je l’ai fait trop vite. Je me blâme d’avoir cédé », déplore-t-elle. Depuis, la plume d’Antonine Maillet s’est déliée et elle a écrit plus d’une cinquantaine de livres en tous genres (romans, contes, pièces de théâtre et essais).
La suite de l'entrevue : Clin d'oeil au temps qui passe, d'Antonine Maillet : chronique d’une immortelle
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