
Dis-moi, docteur
Le docteur René Wittmer aborde sans détour les problèmes de santé qui suscitent souvent des questions chez ses patients. Le médecin de famille …
8 éléments, 2 h 10 min
Vous naviguez sur le nouveau site
Aide à la navigationPénélope
Avec Pénélope McQuade
En semaine de 9 h à 11 h 30
(en rediffusion à 22 h)
Une femme seule éprouve de la peine.
Photo : iStock
Perdre ses proches sans les voir, c'est le lot de plusieurs familles en ces temps de pandémie. La professeure et chercheuse en psychologie Mélanie Vachon donne des clés pour arriver à supporter la douleur de la disparition d'un être cher dans ces circonstances inédites.
– Mélanie Vachon, professeure au Département de psychologie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et chercheuse au Réseau québécois de recherche en soins palliatifs et de fin de vie (RQSPAL) et au Centre de recherche et d'intervention sur le suicide, enjeux éthiques et pratiques de fin de vie (CRISE) de l’UQAM
Mélanie Vachon souligne que la difficulté de faire son deuil en cette période de confinement est accentuée par le fait que le retour à la vie normale n’est pas possible, et que quand bien même, cette vie normale est plus anxiogène que d’habitude.
Elle parle également de la détresse associée au fait de ne pas avoir pu être présent au moment du décès d’un proche. La professeure et chercheuse en psychologie rappelle que le passage du temps est l’un des éléments les plus importants du processus de deuil.
Plus le temps va passer, plus ce qui va rester de la personne décédée sont les événements relatifs à sa vie, et non exclusivement à sa mort.
À celles et ceux qui n’ont que peu de temps pour faire leurs adieux, Mélanie Vachon rappelle à quel point le regard, le toucher et la parole peuvent faire du bien, même si la personne est inconsciente.
« Dire une dernière fois "je t’aime", "merci", demander ou accorder pardon, même s’il n’y a pas d’interaction, peut avoir un effet apaisant », mentionne-t-elle.
Si Mélanie Vachon insiste sur l'importance de ritualiser la perte, elle conseille néanmoins, dans les circonstances actuelles, fortement de reporter des funérailles religieuses ou toute autre cérémonie commémorative.
En revanche, la professeure et chercheuse en psychologie affirme qu'il est primordial de quand même parler de la perte avec d'autres proches, un réseau de soutien ou d'autres personnes endeuillées, en trouvant des moyens alternatifs et virtuels de le faire.
Enfin, Mélanie Vachon n’est pas d’avis que le temps du deuil collectif soit venu. « On est encore en train de vivre les pertes. »
Néanmoins, elle estime qu’il faudra plus que citer des chiffres de morts et offrir ses condoléances.
Il sera important que les personnes décédées et les personnes endeuillées aient un espace ou une forme de ratification sociale autour des pertes qu’elles ont vécues en lien avec cette pandémie, comme une journée de commémoration, par exemple.
Vos commentaires
Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !