
Du côté de chez Catherine
Insatiable curieuse, Catherine Perrin est à l'écoute des gens pour comprendre la société et découvrir de nouveaux horizons.
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Avec Catherine Perrin
Danièle Tremblay, Simon Van Vliet et François Lemay
Photo : Radio-Canada / Olivier Lalande
Pour les 30 % d'hommes à la source des problèmes d'infertilité vécus par 16 % des couples canadiens, le choc du diagnostic s'accompagne des scrupules de voir sa conjointe vivre de douloureux traitements de fertilité. Ce sont aussi leurs conceptions du couple, de la famille et de la masculinité qui sont mises en doute. En compagnie de la psychologue Danièle Tremblay, trois hommes souffrant d'infertilité témoignent du manque d'empathie du système de santé à leur égard.
L’animateur François Lemay avoue que l’infertilité est l’une des raisons ayant mené à la fin de son couple. Le journaliste Simon Van Vliet ainsi qu’un autre invité, prénommé Yanick, ont pour leur part réussi à concevoir par insémination ou au terme de traitements de fécondation in vitro.
« C’est vous le problème! Ça ne fonctionne pas! » s’est fait dire sans détour François Lemay par un médecin un peu direct, au moment du diagnostic.
Le non-dit
Il décrit son sentiment de culpabilité lorsque sa conjointe de l’époque a entrepris des traitements de fertilité : « Tu entres dans un processus psychologique où tu dis que chaque fois que le médecin sort l’aiguille de six pouces, […] ta conjointe pense à toi. Elle se dit : "Est-ce que je suis prise là-dedans parce que je suis avec quelqu’un qui n’est pas capable d’avoir des enfants? Est-ce que je suis obligée de passer à travers ça? C’est comme si on apprenait qu’on avait le cancer et que c’est le conjoint qui doit subir la chimiothérapie. Ma conjointe ne m’a jamais fait sentir coupable, on n’en a jamais parlé, mais c’est dans le non-dit. »
La première question que je me suis posée, c’est : "À quoi est-ce que je sers?"
Impensable
« Subir ce traitement-là, c’est quelque chose d’impensable, confirme Simon Van Vliet. Voir sa conjointe vivre les pics hormonaux que ça représente, se faire injecter des hormones… […] Je suis devenu un peu le pharmacien, pendant ce temps-là. Ça crée une déconnexion totale [avec] le rapport amoureux, qui est normalement à la base de la conception. Ça devient une espèce de procédure très technique. »
Ça remet en question ce qu’on est.
Le choix de rester
C’est par sa conjointe que Yanick a eu la nouvelle de son infertilité un midi. Elle l’avait apprise de son gynécologue qui, lui, l’avait su de l’urologue de monsieur. « La première réaction que j’ai eue, dans les premières minutes, a été d’offrir à ma conjointe l’option d’aller ailleurs, de lui donner la possibilité, elle, étant fertile, de pouvoir aller avec une autre personne, raconte-t-il. Elle n’était pas obligée de subir ça, de vivre ça elle aussi. Elle a décidé, volontairement, de rester. »
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