
Du côté de chez Catherine
Insatiable curieuse, Catherine Perrin est à l'écoute des gens pour comprendre la société et découvrir de nouveaux horizons.
Vous naviguez sur le nouveau site
Aide à la navigationAvec Catherine Perrin
Stéphane Proulx
Photo : Radio-Canada / Olivier Lalande
Lorsque le Dr Stéphane Proulx reçoit un patient en crise psychotique, il détermine d'abord si celui-ci représente un danger. Il tente ensuite de créer un lien avec lui, puis il tâche de changer ses perceptions afin de l'orienter vers des solutions constructives. C'est pourquoi le psychiatre se décrit lui-même comme un « manipulateur professionnel ». Autour de la série Urgence santé mentale, Stéphane Proulx explique à Catherine Perrin que l'ère du psychiatre paternaliste en sarrau est révolue.
« Je n’hospitalise personne de force », déclare Stéphane Proulx en réaction à un article de nouvelles de Radio-Canada qui dépeint à son avis sa profession telle qu’elle s’exerçait dans les années 1920. « J’utilise ce que je connais en médecine pour être capable de voir qu’il y a une dangerosité. Si la personne ne veut pas rester, si je suis obligé de l’hospitaliser parce qu’il y a un risque, je vais entreprendre les mesures légales qu’il faut. »
Il y a des fois où je ris avec le patient. Tout est dans le lien. Si c’est drôle, c’est drôle. Ça peut être triste, aussi, et je vais le ressentir. On s’utilise.
Psychiatre à l’urgence psychiatrique de l’Hôpital Notre-Dame, à Montréal, Stéphane Proulx estime que son métier demande souplesse et humilité. Le diagnostic proposé lors de l’admission d’un patient tient rarement la route. « On ne voit pas que des gens en psychose, indique-t-il. On voit des gens qui ont des situations de vie où ils ne sont plus capables d’utiliser leurs mécanismes d’adaptation, ou leurs mécanismes d’adaptation sont brisés un peu, et [les patients] ne peuvent pas les utiliser comme il faut. »
Stéphane Proulx affirme être contraint d’accueillir ses patients dans des conditions difficiles : « Nos lieux sont vétustes, pas aux normes, il y a de la promiscuité, j’ai deux dortoirs de patients en psychiatrie à l’urgence de Notre-Dame, j’ai 10 civières cordées, la peinture décolle, les murs sont beiges… C’est sûr que si j’étais de l’autre côté, je donnerais du fil à retordre [au personnel médical]. »
La série Urgence santé mentale est diffusée le mardi à 21 h 30 sur Moi et cie.
Les tribunes de Radio-Canada.ca sont actuellement fermées pour permettre de grandes rénovations destinées à rendre votre expérience encore plus agréable.
Quelques points à retenir:
- Vos nom d'usager et mot de passe demeurent inchangés
- Les commentaires publiés ces derniers mois seront transférés graduellement
- La modération des commentaires se fera selon les mêmes règles.
Nous croyons que ce changement rendra votre expérience sur Radio-Canada.ca encore plus intéressante et interactive.À plus tard!
L'équipe de Radio-Canada.ca