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Avec Jhade Montpetit
Samedi de 7 h à 11 h
Depuis que l'état d'urgence sanitaire a été déclaré, de nombreuses ressources permettant d'accueillir ces jeunes ont dû restreindre ou fermer leurs activités.
Photo : Ivanoh Demers
Qu'est-ce qui n'a pas déjà été dit sur l'itinérance à Gatineau et qui mériterait d'être (re)dit? L'animatrice Jhade Montpetit a posé la question à Alexandre Deschênes, organisateur communautaire au Collectif régional de lutte à l'itinérance en Outaouais, poète, chanteur à ses heures, homme au grand cœur et chef cuisinier à La Soupière de Gatineau.
Leçon numéro un : arrêtons d’employer des euphémismes. Les personnes qui fréquentent des organismes de charité tels que la Soupière de l’amitié de Gatineau ne sont pas des clients. Alexandre Deschênes tient à le faire savoir. À la limite, ce sont des usagers ou des participants, mais il ne s’agit pas d’une clientèle, dit-il. Ce sont des humains!
Leçon numéro deux : pourquoi ne pas tout simplement les appeler par leurs noms? Voilà, un bon début! lance-t-il à l’animatrice qui est allée à sa rencontre dans les locaux de La Soupière, au coin de la rue Main et du boulevard Maloney.
Ma job d’organisateur communautaire, c’est de mettre un visage derrière une statistique.
Alexandre Deschênes aimerait qu’on arrête d’ignorer les gens qui sont dans une situation d'itinérance. Qu’on prenne conscience de leur présence et de leurs besoins. Pas juste durant le temps des Fêtes, dit-il, mais tout le temps, quotidiennement.
Oui, nul besoin de le répéter, il le sait, ce n’est pas toujours facile. La peur — mais de quelle peur parle-t-on exactement? — l’emporte bien plus souvent que la compassion. Pourtant, si vous saviez ce qu’une gentillesse peut provoquer!
Alexandre Deschêne a ce conseil...
« Quand quelqu’un crie après nous autres, il faudrait juste ne pas pogner les nerfs et surtout pas lui crier après, parce que ça va faire une escalade », prévient-il. « Pourquoi ne pas juste lui demander : ‘‘Ça vas-tu?’’ Puis, vous allez voir la personne, elle va se calmer. »
Autre suggestion : « Quelqu’un te demande de l'argent et t’en a pas? Dis-lui plutôt : ‘‘Heille, excuse-moi, je n’en ai pas, mais comment ça va aujourd’hui?’’ »
Vous verrez… le miracle.
Un petit peu de reconnaissance, est-ce trop demander? lance Alexandre Deschênes. L’exclusion a ceci de pernicieux : elle laisse des stigmates et elle crée des catégories de personnes.
C’est violent l’exclusion, c’est violent se faire ignorer, c’est violent le jugement!
« L’exclusion sociale commence quand on change de trottoir, quand on se tasse un p'tit peu, quand on détourne les yeux. » Pensez-y!
Dignité alimentaire
À La Soupière, on renverse la tendance, on ouvre grands les bras, on pratique l’inclusion par la bouffe.
« Ce n’est pas parce que tu te nourris dans une banque alimentaire, que tu n’as pas d’argent ou que tu sois pauvre, que tu ne peux pas faire quelque chose de bon », lance Alexandre Deschênes.
On veut qu’ils mangent et on veut qu’ils trippent.
« Ici, on essaie le plus possible que ce soit de la bonne bouffe, pas juste garrochée. Je ne sers rien qui ne me fait pas tripper! »
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