
« J’ai eu mes filles à 18 ans, je ne savais ni lire ni écrire » : le parcours …
Une mère dyslexique de 36 ans dirige sa propre entreprise de couture et de rembourrage.
Vous naviguez sur le nouveau site
Aide à la navigationLes malins
Avec Jhade Montpetit
Samedi de 7 h à 11 h
La science tente de lutter contre la stigmatisation associée au surplus de poids.
Photo : iStock
Peut-être — sûrement! — parce qu'on les voit tous les jours à la télévision, sur le web et dans les pages de journaux, les personnalités publiques sont régulièrement victimes de commentaires désobligeants sur leur apparence physique. La chanteuse Renée Wilkin et l'artiste en art visuel JoAnne Migneault ont chacune vécu des expériences désagréables liées à leur poids. Elles en discutent ouvertement avec l'animatrice Jhade Montpetit.
Même si les deux femmes reçoivent des commentaires très positifs, voire des témoignages bouleversants, dans leur manière de s’exposer sans fausse pudeur dans leurs œuvres, il n’en demeure pas moins qu’elles sont aussi régulièrement victimes d’attaques ou de propos offensants sur leurs corps.
Renée Wilkin est toujours aussi bouleversée par les propos tenus à son endroit après un passage à l’émission Bonsoir bonsoir! Tandis que JoAnne Migneault dit vivre ces assauts, subtilement parfois, au quotidien.
Quelques exemples qui font réfléchir
C’est connu, les personnalités publiques font l’objet d’une attention plus soutenue que la moyenne des gens. Une nouvelle coupe de cheveux ou un style vestimentaire audacieux peuvent faire l’objet d’interminables discussions sur les réseaux sociaux. Mais rien ne fait autant jaser que leur perte ou prise de poids!
Renée Wilkin
Ce n’est pas le talent de la chanteuse Renée Wilkins qui a retenu l’attention, lors de son passage à l’émission Bonsoir bonsoir!, diffusée sur les ondes de Radio-Canada, en septembre dernier. La Gatinoise a été la cible de méchants commentaires sur son apparence physique. Plusieurs internautes lui ont reproché de porter des vêtements qui ne convenaient pas à son anatomie. Choquée par la virulence de certains propos, la chanteuse plaide depuis pour une meilleure diversité corporelle… tel qu'en fait foi son plus récent vidéoclip (Nouvelle fenêtre).
JoAnne Migneault
La plus récente exposition de JoAnne Migneault, « L’Odysée du visage : la grande traversée », est une sorte d’autoportrait où l’artiste « se sert de son corps comme matière première ». On peut l’apercevoir nue, dans toute sa volupté et ses rondeurs, ayant pour seul habit un tutu. Étonnamment, indique-t-elle, l’audace dans son travail n’est presque jamais à l’origine de commentaires mal placés. C’est plutôt au quotidien, dans sa vie de femme de tous les jours, que JoAnne Migneault subit les jugements des gens sur son apparence… comme si une grosse personne ne pouvait pas être jolie.
Katherine Levac
Lorsque Katherine Levac a refait surface après une absence remarquée de plusieurs mois, la jeune humoriste reconnue pour ses rondeurs est apparue plus mince et svelte que jamais. Sa perte de poids a fait couler beaucoup d’encre. Plus l’artiste s’entêtait à ne pas expliquer cette perte de poids extraordinaire, plus la machine à rumeurs s’emballait. La nouvelle apparence physique de Katherine Levac lui a même conféré — à son grand désarroi — un statut étrange de gourou de la nutrition et de la forme physique... Des inconnues lui écrivaient des lettres d’admiration et voulaient connaître ses trucs pour maigrir.
Marc Hervieux
Cet été, le ténor Marc Hervieux a perdu près de 50 livres. Sa remise en forme n’est pas passée inaperçue auprès de certains internautes qui ont rapidement conclu qu’il devait être malade. Marc Hervieux a senti le besoin de s’expliquer sur sa page Facebook. Erreur!
Tu maigris mal!
Certains commentaires étaient si méchants que le chanteur a dû les effacer. Marc Hervieux déplore que la majorité des attaques sur les réseaux sociaux soient gratuites et n’aient pas leur raison d’être.
Marilou Bourdon
Les personnalités publiques se font juger lorsqu’elles prennent du poids, mais c’est aussi le cas lorsqu’elles en perdent trop — au goût de certains. La femme d’affaires, Marilou Bourdon, a récemment été critiquée sur sa page Facebook pour être trop maigre. La jeune femme qui a vécu plusieurs années avec un trouble alimentaire a attribué sa perte de poids à l’allaitement. Mal lui en prit, les internautes loin d’être convaincus ont jugé que son anorexie était revenue. Ils l’ont sommée d’aller se faire soigner. Marilou Bourdon a vivement dénoncé ces attaques sur son poids dans les médias.
Safia Nolin
Lorsque la chanteuse Safia Nolin a dénoncé une agression physique dont elle aurait été victime, en juillet dernier, ce n’est pas seulement des mots d’encouragement qui ont pullulé sur son fil Instagram. Il y a eu plusieurs critiques virulentes sur son poids et son apparence. Les propos tenus par certains internautes étaient à ce point excessifs que l’auteure-compositrice-interprète a déposé une plainte auprès de la police pour « harcèlement criminel ». Ce n’est pas la première fois que l’apparence de Safia Nolin soulève les passions. En 2016, après une apparition au gala de l’ADISQ, la chanteuse avait fait l’objet de commentaires peu élogieux sur sa tenue vestimentaire jugée, selon certains chroniqueurs de la presse écrite, comme n’étant pas « assez féminine ».
Une affaire de tous
Tristement, tout le monde peut-être la cible de commentaires insultants sur son poids et son apparence physique, souligne à juste titre l’organisme Équilibre, qui est derrière une campagne intitulée Le poids? Sans commentaire!
La Semaine Le poids? Sans commentaire! a lieu chaque année, au mois de novembre. L’objectif est de sensibiliser la population, notamment les adolescents, à l’omniprésence et aux conséquences négatives des commentaires sur le poids et l’apparence physique. Cette année, cette semaine s’est tenue du 23 au 27 novembre.
Les adolescents sont particulièrement sensibles aux commentaires négatifs sur l’apparence physique, soutient Karah Stanworth-Belleville, chef de projets à Équilibre. Au Québec, dit-elle, plus d’un adolescent sur deux est insatisfait de son corps.
« À cet âge-là, on est en train de développer son jugement critique. On cherche à construire son identité. C’est une grande période de vulnérabilité », affirme Mme Stanworth-Belleville.
Chez les jeunes, une image corporelle négative fait obstacle à l’adoption de saines habitudes de vie et nuit à leur estime personnelle.
« C’est important de savoir que ce type de commentaires là n’est pas normal. Moi, j’encouragerais les jeunes à dénoncer ces situations-là, à aller en parler à une personne de confiance », poursuit-elle.
« En tant que société, on a beaucoup de travail à faire. Il faut vraiment changer le discours. Miser sur ce que le corps peut faire. Miser sur l’être plutôt que le paraître. »
C’est la raison pour laquelle son organisme encourage les jeunes à se valoriser sur d’autres facteurs que l’apparence ou la silhouette et à apprécier la diversité corporelle au sein de la société.
À lire aussi : Notre obsession pour le poids idéal
Vos commentaires
Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !