
Métier : journaliste
Marie-Louise Arsenault aborde les nombreux enjeux du travail de journaliste dans le monde d'aujourd'hui.
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Avec Stéphane Garneau
Du mardi au jeudi de 21 h à 22 h
(en rediffusion du mercredi au vendredi à 3 h)
Cora Tsouflidou
Photo : Facebook/Cora restaurants
Cora Tsouflidou voulait être professeure de philosophie et écrivaine. La vie en a décidé autrement. « Dans mon petit casse-croûte, je n'ai inventé aucune nouvelle nourriture. J'ai juste inventé de nouvelles façons de mettre des éléments ensemble pour créer quelque chose de nouveau, quelque chose qui éblouissait le client. J'ai arrêté d'avoir de la peine de ne pas être devenue écrivaine », révèle-t-elle dans cet entretien avec Gérald Fillion qui a d'abord été diffusé à l'émission Vocation : Leader, sur ICI RDI.
En 1987, Cora Tsouflidou achète un petit casse-croûte désaffecté sur le boulevard Côte-Vertu dans l’arrondissement de Saint-Laurent, à Montréal. C’est le premier restaurant Cora. Une première franchise est accordée en avril 1994. Aujourd’hui, la chaîne Cora compte plus de 130 restaurants. Comment sa fondatrice a-t-elle réussi ce tour de force?
Enfant, Cora Tsouflidou adore écrire, notamment des poèmes. « J’ai réalisé beaucoup plus tard que je parlais de ma vie, qui n’était pas satisfaisante, parce qu’on avait des problèmes familiaux. J’écrivais tout le contraire. Donc j’ai réalisé que, très petite, je changeais mon univers », explique-t-elle.
Plus tard, durant ses études au collège classique en philosophie, elle rencontre son mari d’origine grecque et a un premier enfant à 20 ans. Deux autres enfants naissent rapidement. Cora Tsouflidou abandonne ses études. Le couple s’établit à Montréal dans le quartier grec.
À 33 ans, Cora Tsouflidou divorce de son mari et vend la maison familiale. La jeune mère de famille a trois bouches à nourrir et doit bien travailler, ce qu’elle fait dans un grand restaurant, de 8 h à 22 h. Après quelques années, elle tombe au combat et demeure alitée chez elle pendant deux ou trois mois. Malgré toutes les embûches, elle ne perd pas espoir en la vie.
Un jour, elle voit un restaurant à vendre. Sa maison, qui était sur le marché depuis plusieurs mois, se vend enfin, ce qui lui permet d’ouvrir le premier Cora.
Il s’est passé tellement de choses dans ce petit restaurant! […] J’ai dit à mes enfants :"Écoutez, maman va se relever les manches, vous allez m’aider et on va s’en sortir."
Les temps sont durs. Cora Tsouflidou pense tout abandonner. Son garçon vient l’aider chaque jour après l’école. « C’est pour ça qu’il est président » depuis 2008, précise-t-elle.
Aujourd’hui, elle a compris qu’il est possible de créer avec autre chose que des mots et elle sait que la création se trouve partout.
Ma matière première, c’est la nourriture. […] J’ai réalisé qu’il ne tient qu’à nous d’utiliser notre intelligence, notre créativité, pour toujours être dans une meilleure situation. […] J’ai trouvé une façon de me faire aimer. Et je suis tellement bénie parce que le Canada entier aime Cora.
En effet, Cora est en pleine expansion dans l’Ouest canadien. « Le restaurant qui m’intéresse le plus est le prochain qu’on va ouvrir », dit celle qui ne comprend rien aux mathématiques, mais qui est une dure femme d’affaires.
Aujourd’hui, Cora Tsouflidou est « très fière » de fournir à des milliers de personnes un emploi honorable qui leur permet de quitter le travail à 15 heures et d'être ainsi de retour à la maison à temps pour souper en famille.
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