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Avec Patrick Masbourian
Les minimaisons sont souvent présentées comme une façon de vivre en harmonie avec la nature.
Photo : Benjamin Chun
Les minimaisons font rêver. Sur les réseaux sociaux, ces petits logis sont présentés comme une façon de vivre en communion avec la nature. L'idée reste toutefois difficile à concrétiser au Québec, remarque Guillaume Lessard, qui a analysé le phénomène dans le cadre de son doctorat en études urbaines à l'Institut national de la recherche scientifique (INRS).
La réglementation municipale est souvent un frein pour ceux qui veulent concrétiser ce type projet : « Beaucoup de municipalités se posent des questions […] Ces maisons-là sont plus petites, elles valent moins cher et rapportent moins d’impôt foncier. »
Il ajoute qu’au Québec, le Code de la construction impose des superficies intérieures minimales difficiles à respecter dans le cas d’une maison d’à peine 28 mètres carrés.
Or, selon Guillaume Lessard, la province et les municipalités gagneraient à adapter leur réglementation pour permettre les minimaisons de « fond de cour », comme cela se fait à Vancouver et en Ontario.
Il considère que cette option est plus intéressante qu’un logement de sous-sol pour des arrangements intergénérationnels avec des parents retraités, par exemple. « Tu peux avoir une belle minimaison design, sans les petites fenêtres et l’humidité d'un logement de sous-sol. »
C’est intéressant pour les jeunes retraités, mais aussi pour les jeunes ménages.
Un coût prohibitif
La réglementation n’est pas le seul obstacle au développement des minimaisons au Québec. Le coût s’avère aussi souvent prohibitif. « Il y a deux fois moins de matériaux, mais en ce qui concerne la main-d’œuvre, ce n’est pas la même proportion », explique le doctorant.
À ce propos, il souligne que des études américaines proposent comme solution une augmentation de l’offre en matériaux préfabriqués adaptables, pour permettre la construction de modules supplémentaires.
Autre obstacle non négligeable : le climat québécois. Le concept des minimaisons a été développé sur la côte ouest américaine, avec l’idée de compenser le petit espace intérieur par l’extérieur.
Ta cour, c’est comme un agrandissement de ta maison parce qu’il fait chaud à longueur d'année. Au Québec, c’est l’hiver six mois par année.
Malgré ces obstacles, il demeure convaincu que le concept peut s’adapter à la réalité québécoise. Il donne l’exemple du Petit quartier, à Sherbrooke. Cette coopérative de 73 propriétaires comporte un bâtiment qui appartient à tous pour compenser la perte d’espace habitable en hiver.
Il ajoute que plusieurs municipalités adaptent leur réglementation pour accueillir ces micro-demeures. C'est le cas par exemple à Gatineau et à Trois-Rivières.
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