Les festivals : entre folklore et modernité
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Les festivals ont toujours été porteurs des diverses identités culturelles et communautaires, mais depuis quelques années, ils disparaissent de plus en plus faute de financement.
L’annonce est souvent reçue avec beaucoup de surprise de la part des résidents de la ville touchée, qui voient une partie de leur culture urbaine disparaître.
Le chercheur Jonathan Roberge, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les nouveaux environnements numériques et l’intermédiation culturelle, explique que les festivals doivent maintenant trouver du financement privé pour survivre.
Historiquement, la manière de faire vivre les festivals était beaucoup reliée à des subventions étatiques par des différents paliers de gouvernement. On peut penser, par exemple, à Patrimoine canadien. Aujourd'hui on se rend compte qu’il n'y a plus de manne financière en provenance des paliers de gouvernement.
Jonathan Roberge ajoute que les festivals doivent se réinventer pour attirer de nouveaux publics, surtout les jeunes.
Le problème avec les jeunes, c’est qu’ils ont beaucoup d’options culturelles qui sont des options virtuelles à travers Netflix et les autres réseaux sociaux. Comment convaincre des jeunes qui sont franchement tournés vers le numérique, à retourner vers des formes d’expressions culturelles comme on peut les voir dans les cultures populaires et le folklore?
Donc les organisateurs de festivals doivent toujours anticiper les nouveaux besoins du public. Le fondateur du Gala albertain de la chanson, Polifonik, Ronald Tremblay, dit que c’est important pour l'art de s’examiner constamment.
Dans les années 90, on s’est donné la mission de bâtir une continuité. Car en se basant sur les expériences antérieures, on s'est rendu compte qu'il fallait toujours refaire, refaçonner la roue, alors on s’est dit qu'il fallait le faire de façon continuelle et annuelle. Tant que les évènements sont durables et qu’on les renouvelle avec un vent de nouveauté, les bailleurs de fonds voient ça d’un bon oeil.
Il ajoute toutefois qu’il est important de garder la tradition vivante.
Mais il faut aussi garder des aspects de l’histoire, ça aussi c’est important. Il faut trouver des moyens innovateurs de le faire.