Dépôt du <em>Principe de Joyce</em> par les Atikamekw
L'heure de pointe Toronto/Windsor
Avec Alison Vicrobeck
En semaine de 15 h à 18 h
Dépôt du Principe de Joyce par les Atikamekw
Couverture du « Principe de Joyce », mémoire déposé par le Conseil des Atikamekw de Manawan et le Conseil de la Nation Atikamekw
Photo : Eruoma Awashish, artiste Atikamekw Nehirowiskwew d'Opitciwan
La communauté Attikamek de Manawan a adressé hier un appel à l'action aux gouvernements québecois et fédéral, un document qui porte le nom de Principe de Joyce, en hommage à Joyce Echaquan, morte le 28 septembre dernier à l'hôpital de Joliette, après avoir enduré les insultes racistes de membres du personnel soignant.
Le Principe de Joyce veut garantir à tous les Autochtones un droit d’accès équitable, sans discrimination, aux services sociaux et de santé ainsi que le droit de jouir du meilleur état possible de santé physique, mentale, émotionnelle et spirituelle.
Les recommandations du document ont été établies de manière participative puisque la rédaction du Principe a tenu une consultation publique et créé une page Facebook pour accueillir les suggestions et les commentaires, non seulement de la communauté Atikamekw mais aussi de toutes les personnes qui souhaitaient apporter leur contribution.
Sébastien Brodeur-Girard, professeur à l'École d'études autochtones de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue et ancien membre de l’équipe de la commission Viens, la commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics, estime que le Principe de Joyce vient renforcer les recommandations de la Commission Viens.
Ce sont des choses qui s'imbriquent. On a un clou sur lequel on tape depuis des années. Donc évidemment plus on tape dessus plus il y a de chances que les choses bougent. [...] Il faudra voir comment les gouvernements vont réagir concrètement. Encore là, c'est facile de dire "On va y réfléchir" et de revenir bien plus tard mais, il y a une occasion là, à tout le moins.
Un des articles du Principe de Joyce demande la reconnaissance et le respect des savoirs et connaissances traditionnels des Autochtones en matière de santé. Ce qui demandera, d'après M. Brodeur-Girard, un gros travail de formation et d'éducation des personnels des services sociaux et médicaux pour combler les lacunes actuelles en la matière. Lorsqu'il est questio de racisme systémique, ce n'est pas juste de la théorie universitaire, ce sont des gens qui en souffrent et qui meurent dans des cas extrêmes.
Le fait que ce soit nommé en l'honneur de Joyce Echaquan, je pense que ça doit rappeler que, lorsqu'on ne collabore pas de manière efficace, lorsqu'on ne fait pas les efforts nécessaires, ça se traduit par des conséquences bien réelles.
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