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Avec Amélie Gosselin
En semaine de 16 h à 18 h,
16 h 30 à 18 h 30 à T.-N.-L.
Ozouf Senamin Amedegnato est originaire du Togo. Il est sociolinguiste et professeur associé à l'Université de Calgary depuis 2005.
Photo : Ozouf Senamin Amedegnato
En Afrique de l'Ouest, les langues locales comme le wolof, l'éwé ou le bambara sont souvent davantage parlées et comprises que les langues officielles. Vestiges des colonisations, le français, l'anglais et le portugais sont pourtant les langues qui détiennent les pouvoirs économiques, sociales et politiques. Le professeur de sociolinguistique à l'Université de Calgary, Ozouf Sénamin Amedegnato, explique la situation des langues locales minorées et les conséquences sur les populations africaines.
Ozouf Sénamin Amedegnato rappelle que plusieurs langues locales ne sont pas minoritaires, qu'elles sont bien vivantes et bien pratiquées, même plus que les langues européennes. C'est pour cela qu'on dit qu'elles sont minorées par rapport aux langues officielles. Par exemple, la langue officielle au Mali et au Sénégal est le français, alors qu’on parle davantage le bambara et le wolof.
Selon le professeur, dans la plupart de ces pays, l'officialité est de l'ordre de 90% environ. Le français occupe donc tout l'espace officiel. Alors qu'au niveau des gens qui le parle, les chiffres sont beaucoup plus bas.Au Mali, c’est juste 6% environ de gens qui parlent le français et ce chiffre est encore très optimiste.
Pour Ozouf Sénamin Amedegnato, les conséquences sont terribles.
C'est le premier responsable du taux d'échec scolaire. Pendant que le petit écolier français apprend les mathématiques, le petit écolier malien est encore en train d’essayer de comprendre la langue dans laquelle l'école va se passer pour lui. C'est une forme d'inégalité assez importante.
Une autre conséquence est que tout le débat public se passe en français. J’ai déjà vu des gens au Togo assister à des réunions politiques et ne rien comprendre ce qui se dit et donc, ils n’ont pas accès à l’information et voter de façon éclairée.
Le professeur souligne que le développement des pays ne peut pas se faire sans prendre en compte les langues locales. C'est d'ailleurs un droit humain fondamental, selon l'Organisation des Nations unies (ONU). Ozouf Sénamin Amedegnato mentionne qu'on peut aussi se poser la question d'autodétermination des populations, de l'indépendance réelle qui passe aussi par la possibilité de s’épanouir dans sa langue, d'accéder à la culture et à tous les éléments symboliques des nations.
Toujours selon le professeur, il existe des initiatives locales pour revaloriser les langues. Cependant, le professeur mentionne la complexité de l'aménagement linguistique et le besoin de lois spécifiques. Aussi, d'après lui, les décisions politiques sont prisent par les élites qui parlent les langues officielles et qui n’ont donc pas nécessairement intérêt à changer les choses.
Il serait temps que les autorités, après 60 ans d’avoir donné tous les moyens de l'État à des langues qui continuent de chuter en termes de locuteurs réels, de renverser la tendance et de donner plutôt les moyens de l'État aux langues qui, malgré 60 ans de pénurie, sont restées vivantes et correspondent plus à l’expression générale des idées et des pensées des pays.
Avec les informations d'Amélie Gosselin
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