L'identité et le doute, selon Mani Soleymanlou
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Le dramaturge Mani Soleymanlou a d'abord dû s'interroger sur ses origines. À son arrivée au Québec, celui qui n'aime pas beaucoup le terme « immigrant » se faisait en effet constamment demander d'où il venait. Dix ans et neuf pièces de théâtre sur la thématique de l'identité plus tard, il accepte plus facilement le fait que ses propres interrogations n'auront probablement jamais de réponses définitives.
« La certitude m’énerve un peu, explique-t-il. On dirait que j’aime ça, faire du théâtre pour poser des questions, pour réfléchir, pour laisser les spectateurs partir avec les questions et ne pas sermonner. »
Aussi comédien, il joue actuellement dans Consentement au Théâtre Jean-Duceppe, à Montréal. Une supplémentaire vient d’être annoncée le 31 janvier prochain. La pièce met entre autres en vedette Anne-Élisabeth Bossé et Patrice Robitaille.

« Le doute est important, poursuit-il. On essaie de le transmettre sur scène [dans mes créations], on essaie de le garder dans le texte, de le garder présent, parce que c’est ça qui nous permet d’avancer. »
Accepter le fait qu’il n’y a pas de réponse, c’est déjà, pour moi, une réponse, surtout par rapport à l’identité. Accepter le fait que [l’identité] évolue perpétuellement, sans arrêt, et ne pas vouloir la figer à une chose, pour moi, c’est une forme de réponse.
Déjà, nous ne sommes plus les mêmes personnes que nous étions il y a quelques minutes, selon lui.
Cette conception de l'identité en transformation constante l'apaise. Plutôt que de lui demander d’où il vient, comme le font souvent les gens qui le rencontrent, ne devrait-on pas plutôt lui demander où il a envie d’aller? Il veut désormais s’attarder davantage à ce qu’il deviendra qu’à ce qu’il a été.
Il prépare présentement sa prochaine création, Zéro, qui devrait être à l’affiche l’automne prochain.
