Quand l’art gomme les blessures du passé
Boulevard du Pacifique
Avec Jacques Dufresne
En semaine de 15 h 30 à 18 h,
de 16 h 30 à 19 h au Yukon
Quand l’art gomme les blessures du passé

Kriss Munsya présente sa prenière exposition, THE ERASER, à la Pendulum Gallery jusqu'au 26 février 2021.
Photo : Courtoisie Kriss Munsya
« Ce sont des transformations de mes souvenirs que j'ai essayé de traduire en images, avec beaucoup de couleurs, de fleurs, et d'émotions », confie Kriss Munsya, artiste visuel.
L'art a des vertus cathartiques, il permet notamment à l'artiste d'exprimer ses émotions, de partager ses traumatismes du passé en les associant à quelque chose de beau et apaisant, comme pour les exorciser.
C’est en partie l’approche artistique de Kriss Munsya qui présente sa toute première exposition solo, intitulée The Eraser, à la Pendulum Gallery jusqu'au 26 février 2021.
Vancouvérois depuis deux ans, Kriss Munsya a déménagé au Canada depuis la Belgique, où il a grandi, après sa naissance au Congo. J’avais envie de me concentrer sur ma carrière artistique en photo et vidéo, et vu que Vancouver est l’Hollywood du nord, j’ai déménagé ici pour me rapprocher de l’industrie du film
, explique-t-il.
Son travail photographique se base sur une dissonance : J’essaye de mélanger des émotions tristes avec des images qui sont plus colorées
, commente l’artiste. En regard de chacune de ses œuvres, on peut trouver un récit d’un événement marquant de sa vie, parfois traumatisant.
C’est l'histoire de quelqu'un qui veut effacer ses expériences douloureuses passées pour prendre le contrôle de l’avenir.
Des fois, pour que les images percutent au bon endroit, il faut un choc
, souligne Kriss Munsya. Sa démarche consiste donc à contrebalancer les souffrances de son passé par la beauté qu’il peut créer au quotidien. J’imagine quelqu'un qui voudrait effacer ses souvenirs douloureux pour avoir un meilleur futur
, ajoute-t-il.
Pour créer, Kriss Munsya utilise la synesthésie, la capacité d’associer plusieurs sens entre eux. Quand j’écoute de la musique, je vois des choses, la musique a un impact visuel sur moi
, précise-t-il.
Les gens racisés vivent le racisme tous les jours, mais on normalise beaucoup de comportements pour pouvoir survivre.
Comme beaucoup de personnes racisées, Kriss Munsya vit le racisme au quotidien. Je me suis rendu compte que je n’étais pas le seul, de tout ce que j’avais emmagasiné en moi
, confie-t-il. Son art est donc aussi un exutoire, un moyen de faire partager ses expériences.
C’est la première exposition de l’artiste, qui ne compte cependant pas s’arrêter là. Je travaille sur un autre projet de photo sur la justice climatique et la justice raciale
, conclut-il.
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