
Les pires moments de l'histoire
L'humoriste Charles Beauchesne se fait un malin plaisir d'écorcher des personnages mythiques avec son œil contemporain.
15 éléments, 6 h 54 min
Vous naviguez sur le nouveau site
Aide à la navigationAujourd'hui l'histoire
Avec Jacques Beauchamp
Du lundi au jeudi de 20 h à 20 h 30
(en rediffusion le samedi à 00 h 30)
Dessin montrant le début du Grand Dérangement en 1755
Photo : Getty Images / Hulton Archive
Tout au long de sa vie ou presque, il s'est révolté contre la présence britannique en Acadie, et a même réussi à échapper à la capture sept ans après la déportation. Il a contribué à la défaite des Anglais à Grand-Pré, et leur a donné du fil à retordre lors de la prise du fort de Beauséjour. On le raconte toujours dans la poésie et la littérature acadiennes, et une ville de Louisiane porte son nom. Maurice Basque, historien, décrit à Jacques Beauchamp le caractère impétueux d'un homme à qui sa famille a dû venir en aide plus d'une fois.
Joseph Broussard naît à Port-Royal en 1702. Son père est impliqué dans l’opposition à la conquête anglaise de l’Acadie, en 1710, et est d’ailleurs arrêté à cette occasion. Le jeune Joseph montre très vite un tempérament plus sanguin encore que ce dernier, ce qui inquiète sa famille. Pis, il fréquente les Micmacs et parle leur langue, ce que les Anglais désapprouvent.
À la suite d’une attaque micmaque contre les troupes britanniques à laquelle il participe, il doit déménager en compagnie de son frère et de leurs épouses, pour se faire oublier. Son surnom pourrait venir du petit hameau qu’ils ont occupé, sur la rive de la rivière Petitcodiac.
En 1726, une femme l’accuse d’un crime de mœurs, soit d’être le père d’un enfant illégitime. Sa famille doit le secourir et payer une pension pour l’enfant, et Beausoleil doit à nouveau plier bagage avec son clan, cette fois pour Chipoudy.
À partir des années 1740, les troupes françaises tentent régulièrement de reprendre l’Acadie avec l’aide des Canadiens français de la vallée du Saint-Laurent. Beausoleil se joint à eux lors de la bataille de Grand-Pré, en février 1747. L’attaque a lieu en pleine nuit, en pleine tempête, et se solde par une victoire franco-canadienne.
Broussard participe à d’autres raids du genre. En 1749, à Dartmouth, des civils sont tués lors une de ses expéditions en compagnie de Micmacs à Dartmouth. Dès lors, sa tête est mise à prix par le gouverneur du Massachusetts.
Ces Acadiens qui s’agitent avant le Grand Dérangement jouent un rôle assez important pour que les Britanniques disent : "C’est suffisant. Tous les Acadiens sont comme ces hommes; on ne peut leur faire confiance."
Lors du siège du fort Beauséjour, en 1755, les troupes françaises se rendent, mais Beausoleil et ses hommes attaquent quand même les soldats anglais qui le gardent. Le commandant français sur place salue son courage.
Au moment de la déportation, il se cache en forêt avec sa famille et continue à lutter, même au-delà de la chute de Québec, en 1759. Avec l’appui du gouverneur de Québec, les frères Broussard attaquent des détachements britanniques, prennent des prisonniers et arment des goélettes. Blessé au pied en 1758, il joint d’autres Acadiens réfugiés près de Miramichi.
En 1761, il se rend aux autorités britanniques et séjourne brièvement en prison. À sa sortie, il tente de vivre à Saint-Domingue, mais opte finalement pour la Louisiane, où il est accueilli en héros.
Il devient capitaine de milice, mais meurt peu de temps après, en 1765.
Selon Maurice Basque, Beausoleil Broussard est l’incarnation de l’esprit de résistance acadien. Tant de son vivant qu’après sa mort, son exemple a encouragé ses compatriotes.
Vos commentaires
Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !