
Laissez-nous raconter : L’histoire crochie
Les Premiers Peuples reprennent le bâton de parole pour raconter leur vision de l'histoire.
11 éléments, 4 h 34 min
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Avec Jacques Beauchamp
Du lundi au jeudi de 20 h à 20 h 30
(en rediffusion le samedi à 00 h 30)
Benito Mussolini et Adolf Hitler lors d'une rencontre en 1937
Photo : Getty Images / Fox Photos
Frères sur plan idéologique, les deux dictateurs fascistes n'ont pas toujours été en bonne entente. Mussolini a d'abord méprisé son vis-à-vis allemand en plus de contrer ses velléités sur l'Autriche, et Hitler a maintes fois agi contre la volonté de Mussolini. Luca Sollai, historien, raconte à Jacques Beauchamp que le casse-tête diplomatique qui a produit l'alliance offensive entre les deux hommes aurait pu, en d'autres circonstances, créer une situation radicalement différente.
Au moment d’accéder au pouvoir, en 1933, Adolf Hitler admire totalement Benito Mussolini. Le dirigeant italien incarne pour lui la réussite du modèle fasciste en Europe et partage avec lui des visées impérialistes et expansionnistes. L’Italie est le seul autre pays à remettre en question le traité de Versailles, qui exigeait la démilitarisation partielle de l’Allemagne après la Première Guerre mondiale.
Mussolini, lui, est sceptique par rapport à Hitler. Il le considère comme faible, car celui-ci a voulu prendre le pouvoir par des moyens légaux. Il n’aime pas son tempérament introverti et ses longs discours, ni ses idées antisémites.
La première de leurs 18 rencontres, en 1934, se déroule mal pour Hitler. Ce dernier demande à Mussolini son appui pour annexer l’Autriche à l’Allemagne, ce qui lui est refusé. Le Duce ne sait pas encore si ses visées expansionnistes le mèneront dans les Balkans, auquel moment l’Allemagne deviendrait son rival. L’année suivante, Mussolini est d’ailleurs de la conférence de Stresa, qui réaffirme l’indépendance de l’Autriche et prévoit un front commun, avec la France et l’Angleterre, contre Hitler.
Entre les deux hommes, le climat change à compter de 1936, lorsque l’Italie envahit l’Éthiopie. La France et la Grande-Bretagne votent alors des sanctions économiques contre l’Italie. Hitler gagne par ailleurs du terrain en Allemagne : il a remilitarisé son pays, contrevenant ainsi au traité de Versailles, mais sans provoquer de levée de boucliers chez les pays signataires.
La guerre d’Espagne, dans laquelle l’Allemagne et l’Italie sont engagées en soutien aux nationalistes, achève de rapprocher les deux hommes. L’Allemagne devient le seul allié diplomatique de l’Italie, et Mussolini appuie Hitler dans toutes ses décisions. Les deux pays créent l’Axe Rome-Berlin, qui officialise leur entente.
En 1938, l’Allemagne commence l’Anschluss, ou l’annexion de l’Autriche, avec cette fois la bénédiction de Mussolini. Lorsque Hitler fait de même avec le territoire des Sudètes en Tchécoslovaquie, toutefois, Mussolini déplore sa position de soumission par rapport aux décisions d’Hitler et souhaite établir un pacte offensif qui forcerait le führer à le consulter.
En 1939, le pacte d’Acier officialise l’union militaire entre les deux pays. L’entente n’a cependant pas l’effet escompté pour Mussolini, puisque Hitler ne le consulte pas davantage avant d’envahir la Pologne et de déclencher ainsi la Deuxième Guerre mondiale.
Jusqu’en 1940, l’Italie prend ses distances de l’Allemagne, en dépit de l’entente. Mussolini multiplie les excuses et Hitler cache bien sa déception.
Selon Luca Sollai, Benito Mussolini réalise bien vite qu’il a parié sur le mauvais cheval, mais il est trop tard. Les deux pays sont liés, et l’Allemagne entraîne l’Italie avec elle dans sa chute.
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