
Laissez-nous raconter : L’histoire crochie
Les Premiers Peuples reprennent le bâton de parole pour raconter leur vision de l'histoire.
11 éléments, 4 h 34 min
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Avec Jacques Beauchamp
Du lundi au jeudi de 20 h à 20 h 30
(en rediffusion le samedi à 00 h 30)
Six membres du Groupe des Sept rassemblés autour d’une table au Art and Letters Club de Toronto, en 1920
Photo : Arthur Goss, Wikipédia
Avec ses paysages sauvages du nord du Canada, le Groupe des Sept a marqué l'imaginaire canadien, en plus d'avoir inventé la représentation typique que l'on s'est longtemps faite de la nature canadienne. Anne-Marie Bouchard, conservatrice de l'art moderne au Musée des beaux-arts du Québec, raconte comment ce groupe, baptisé en 1920, a réussi à incarner ce qu'était l'art canadien au début du 20e siècle.
Alors que le Canada est en train de se construire comme nation et de bâtir sa crédibilité à l’international, il y a une volonté chez le Groupe des Sept, de transposer ce même mouvement dans le domaine des arts. Il souhaite donner une image de marque à la modernité canadienne du début du siècle au moyen de la peinture et, par le fait même, se détacher des traditions européennes. Composé des peintres canadiens Franklin Carmichael, Lawren Harris, A. Y. Jackson, Frank Johnston, Arthur Lismer, J. E. H. MacDonald et Frederick Varley, le groupe comprend également un huitième membre, Tom Thomson. Celui-ci mourra en 1917 avant que le groupe soit officiellement constitué, mais son influence sera très marquante pour ce dernier. Ensemble, ils partent à la recherche des territoires méconnus et les font découvrir au grand public en les peignant.
Les paysages du Canada au cœur de la création
Anne-Marie Bouchard explique qu’en représentant les paysages sauvages canadiens, notamment du Nord de l’Ontario, parfois très romantiques et souvent rêvés, le groupe tente de s’éloigner de la vague impressionniste et de créer une unicité canadienne. « Lorsqu’on arrive avec cette nouvelle vogue des postimpressionnistes, [le Groupe des Sept] va projeter les émotions que nous procure la nature sur [leurs] œuvres, il va essayer de faire vivre ces émotions fortes aux spectateurs à travers un traitement de la couleur qui va être très saturée et très graphique aussi », explique la conservatrice du Musée des beaux-arts du Québec. Leur objectif est d’affirmer une véritable rupture avec la peinture canadienne, encore associée au mouvement impressionniste.
Pour le Groupe des Sept, c’est une immense prétention autant [sur les plans] culturel et artistique que politique, parce qu’ils [les peintres] vont prétendre à [former] la première école nationale de peinture du Canada, ce qui va générer des réactions assez polémiques.
Le groupe aspire donc à développer une technique de peinture nouvelle et typiquement canadienne, alors qu’il y a bien des choses qui se font déjà au Québec. « Quand les peintres du Groupe des Sept se présentent comme étant les seules personnes faisant avancer la modernité artistique au Canada, c’est nettement exagéré par rapport à ce qu’on sait historiquement de tout ce qui se passait au Québec », explique la conservatrice.
Dissous en 1933, le Groupe des Sept continue de faire beaucoup parler d’eux depuis. On retrouve certaines de leurs toiles au Musée des beaux-arts du Canada, à Ottawa, au Musée des beaux-arts de l’Ontario, à Toronto, et à la Collection McMichael d’art canadien, à Kleinburg, en Ontario, là où six des sept membres du groupe sont enterrés. Leur travail est encore extrêmement présent, explique Anne-Marie Bouchard et leurs œuvres gardent une valeur historique et marchande très importante dans le monde de l’art canadien.
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