De meilleurs soins pour les aînés pour désengorger les urgences
Par ici l'info
Avec Renée Dumais-Beaudoin
En semaine de 5 h 30 à 9 h
De meilleurs soins pour les aînés pour désengorger les urgences

Dr Réjean Hébert, médecin gériatre et doyen de l'École de santé publique de l'Université de Montréal
Photo : Radio-Canada
Le désengorgement des urgences passe par une réorganisation des soins à domicile pour les aînés, selon l'ex-ministre de la Santé, Réjean Hébert.
Depuis quelques jours, plusieurs voix se font entendre pour proposer des solutions au désengorgement des urgences de la province.
Avec l’éclosion de la grippe et de la gastroentérite, les urgences de l'Estrie, comme celles d’un peu partout au Québec, présentent des taux d’occupation élevés.
Dans une lettre ouverte publiée dans La Tribune, l’ex-député de Saint-François estime que la solution passe par de meilleurs soins à domicile des personnes âgées. Une façon qui permettrait d’augmenter le nombre de lits disponibles. Malheureusement, les soins à domicile diminuent comme peau de chagrin depuis une vingtaine d’années
, se désole M. Hébert.
Il estime que le suivi à domicile réduirait significativement la durée du séjour en centre hospitalier pour la clientèle plus âgée. Ça va libérer des lits pour des gens qui attendent sur des civières à l’urgence
, estime-t-il. Il croît que l’ajout de personnel ou que l’augmentation du nombre de lits ne règleront pas les problèmes actuels.
C’est un peu comme une baignoire qui déborde. Si l'on met seulement une plus grosse baignoire; elle va continuer de déborder. Si l'on ne change pas le robinet, soit l’entrée de patients, et le drain, qui est la sortie des patients; ça ne changera absolument rien.
Changement dans la méthode de financement
Celui qui est professeur titulaire à l’école de santé publique de l’Université de Montréal croit que le gouvernement devrait aussi changer le mode de financement des soins à domicile.
Lorsque j’étais ministre, nous avions augmenté de 25% le budget de l’aide à domicile. Quand on a fait le suivi, entre 2011 et 2015, on s’aperçoit que le nombre de ces visites a diminué de 75%. Aucun effet d’une injection de 110 millions! Ça veut dire que les établissements avaient d’autres priorités et ont mis l’argent ailleurs
, constate M. Hébert.
Il croit que l’aide devrait être versée directement aux bénéficiaires.
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