La face cachée de l’itinérance en milieu rural au Nouveau-Brunswick
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Le cas d'un résident de Saint-Antoine, au Nouveau-Brunswick, qui a reçu l'ordre de fermer un refuge qu'il avait aménagé dans le garage chauffé de sa résidence, a mis en lumière, plus tôt cette semaine, le problème des mal-logés et des sans-abri dans les régions rurales de la province.
Un texte de Louis Mills
Serge Parent avait voulu aider son prochain en invitant trois itinérants à s’installer dans son garage. Mais la Commission de services régionaux de Kent l’a prévenu qu’il enfreignait un règlement municipal.
Même si les sans-abri qu’avait accueillis Serge Parent venaient de Moncton, il existe véritablement un problème de gens sans domicile fixe ou mal-logés dans les régions rurales de la province, selon Colette Lacroix, directrice générale du Réseau d’inclusion communautaire de Kent.
C’est plus difficile à estimer, le nombre en milieu rural, parce qu’on n’a pas de cuisine, de soupe populaire, de refuge, donc les gens sont souvent dans des logements qui sont précaires et insalubres
, explique-t-elle.
Ils vont demeurer dans des maisons où les toits vont fuir, ils vont avoir des murs moisis, ils vont avoir des fosses septiques qu’il faut remplacer.
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L’itinérance dans Kent, dit-elle, ne se manifeste pas par des gens forcés de dormir à la belle étoile. Tu ne trouveras pas nécessairement des personnes qui sont à l’extérieur; ils vont faire du couchsurfing, ils vont se promener d’une résidence à l’autre, ils vont être plusieurs dans un même logement et ils vont souvent, ces personnes-là, se retrouver dans des résidences non salubres.
Des programmes et des ressources disponibles
Le problème pourrait, selon elle, être réglé dans une large mesure par plus de sensibilisation auprès des mal-logés, puisque des programmes existent pour les aider.
Il y a beaucoup de programmes [au ministère du] Développement social. Il y a des programmes de remise en état [des logements], de supplément de chauffage [...], mais souvent les gens n’ont pas accès à ces ressources-là parce qu’ils ne les connaissent pas.
Les personnes mal logées sont souvent mal équipées pour naviguer dans les méandres de ces programmes, dit-elle, de sorte qu’il est important de les aider.
Souvent les gens ont honte de se trouver dans ces situations-là. Si vous connaissez quelqu’un, l’important c’est de le rassurer, de lui dire que ce n’est pas de sa faute, qu’il y a des services, des ressources en place. Il est important de les accompagner aussi
, conclut-elle.
Avec des informations de La Presse canadienne