CHRONIQUE | La tartelette au beurre, mieux connue sous l'appellation de butter tart est une valeur sûre dans les cafés et les pâtisseries de l'Ontario. Jonathan Bouchard revient sur l'histoire de cette gourmandise ancrée dans le terroir ontarien.
Si les origines de la fameuse tarte remontent à l'époque des Filles du Roi qui ont quitté la France pour le Canada au 17e siècle, il faut attendre 1900 pour retrouver la première trace écrite de la recette.
La pâtisserie fait alors l'objet de deux petites lignes dans le recueil de recettes du Womens’s Auxiliary of the Royal Victoria Hospital de Barrie.
Selon Mrs. Malcolm MacLeod, pour la préparer, il faut 1 tasse de sucre, ½ tasse de beurre, 2 œufs et des groseilles (ou des raisins secs) pour préparer la fameuse garniture de la butter tart. Pour la pâte brisée, il suffit de suivre la recette de Miss L. McCarthy que l'on retoruve sur la même page et le tour est joué !
Une question d’ingrédients
Une controverse majeure entoure encore aujourd'hui la confection de ces petites tartes : faut-il des raisins secs ou non dans les butter tarts ?
Michèle Roberts, propriétaire deTartistry, une pâtisserie d’Etobicoke qui se spécialise dans la préparation de ces tartelettes note que les puristes diront qu’il faut des groseilles.
Le débat divise même les couples les plus unis. Je préfère sans raisins secs, mais mon mari adore les raisins secs, donc quand même, le mariage peut durer
, lance-t-elle en riant.
Avec des ingrédients simples et accessibles, on accomplit un tour de force de saveurs. Michèle Roberts note que le beurre occupe une place importante dans toutes les composantes de la recette. Selon elle, la réussite de la garniture repose sur un équilibre important. J’aime bien que l’intérieur soit moelleux, mais que ça ne coule pas, mais que ce n’est pas dur non plus
, précise la spécialiste.
Entre fierté et nostalgie
La butter tart connaît en grand engouement dans la région de Simcoe, son lieu de naissance.
On y organise d'ailleurs habituellement en juin un festival en son honneur à Midland. Pandémie oblige, le tout est annulé, mais les gourmands peuvent néanmoins découvrir les variations de ce classique ontarien en suivant un circuit gourmand entre Midland, Tay et Tiny. Un itinéraire semblable se fait du côté des Kawarthas.
Le succès de la tartelette au beurre repose aussi beaucoup sur la nostalgie et les femmes.
Quand on évoque labutter tart, tout le monde pense non seulement à la pâtisserie délicieuse, mais à la maman, la grand-mère. C’est ancré dans le cœur de la personne
, croit Michèle Roberts.