Le renversement du droit à l'avortement aux États-Unis ouvre la porte à de nombreux États qui souhaitaient depuis longtemps abolir, voire criminaliser, cette pratique. Dans ce contexte, des femmes américaines pourraient-elles se tourner vers le Canada pour recevoir ce service en toute légalité ?
Ce n'est vraiment pas si simple
, répond d'emblée le Dr Benoit Heppell en entrevue à l'émission Vivement le retour.
En Estrie, il existe deux cliniques de panification des naissances : une clinique à Sherbrooke et l'autre dans la région de la Pommeraie. Puisqu'une partie de la région partage la frontière avec les États-Unis, ces cliniques pourraient attirer des femmes américaines qui désirent fuir une nouvelle législation plus restrictive.
Les médecins québécois qui accepteraient de leur offrir des services pourraient cependant s'exposer à des poursuites. L'Association canadienne de protection médicale (ACPM) a d'ailleurs fait une mise en garde à ce sujet.
Au Québec, tous les médecins doivent avoir une assurance de responsabilité civile et plusieurs médecins ont le même assureur, soit l'ACPM. La semaine dernière, l'ACPM nous a écrit pour nous mettre en garde et nous dire que ça représentait un risque important. Certains États pourraient aller jusqu'à poursuivre des médecins canadiens qui ne respectent pas les lois américaines
, explique-t-il.
Jusqu'à maintenant, aucune femme n'aurait traversé la frontière depuis le renversement de Roe c. Wade pour recevoir des services d'interruption de grossesse.