La slameuse, comédienne et autrice Elkahna Talbi, alias Queen Ka, s'est mise à pleurer le jour où, à 5 ans, son père lui a présenté sa petite sœur. Le choc initial de voir un bébé avec des cheveux en broussaille a très rapidement fait place à de l'amour aveugle, admet-elle. Toujours loin du conflit, les deux sœurs sont même interdépendantes aujourd'hui.
S'il est convenu de demander à des sœurs s'il existe un conflit dans leur relation, cela se fait beaucoup moins auprès de frères. Ce biais provient d'un préjugé sur les relations entre filles, de facto considérées conflictuelles ou teintées par la jalousie, croit Ines Talbi. L'autrice-compositrice-interprète et comédienne admet se faire poser la question très souvent depuis sa jeunesse. La plus grande force de leur relation est pourtant leur collaboration et leur « instinct d'élever l'autre constamment ».
« Je pense qu'on aurait eu des carrières beaucoup moins intéressantes [l'une sans l'autre]. »
Ines reconnaît avoir tenté quelquefois, quand elle était plus jeune, de couper les ponts avec sa sœur. Elkahna n'a jamais abandonné sa cadette pour autant. Après une aventure hasardeuse, Ines a toujours pu compter sur sa grande sœur pour la « rattraper » en toute circonstance.
« On m'a appris à prendre soin d'elle, et c'est devenu instinctif. »
Elkahna reconnaît même que c'est devenu un trait de caractère que de se préoccuper des gens qui l'entourent. « Je suis un peu la maman ourse », dit-elle en rigolant.