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Situation d’urgence dans les résidences pour personnes âgées

Sur le vif, ICI Première.
Rattrapage du mardi 14 avril 2020

Situation d’urgence dans les résidences pour personnes âgées

Entrevue avec Martine Lagacé, chercheuse sur le vieillissement

Un femme prend les mains d'une personne âgée
Un femme prend les mains d'une personne âgéePHOTO : iStock
Sur le vif, ICI Première.
Sur le vifPublié le 16 avril 2020

Notre rapport avec les aînés est-il le bon ? Notre façon d'aborder la question du vieillissement est-elle juste ? Martine Lagacé, professeure à l'Université d'Ottawa, et chercheuse sur le vieillissement, se désole qu'on ait mis tant de temps à réagir face à la situation dans les résidences pour personnes âgées, et incite à revoir notre façon de diviser les générations.

Selon Martine Lagacé, la crise n’a fait que mettre en évidence une situation qui montrait déjà de grands signes du vulnérabilité, tant au niveau des ressources humaines, qu’au niveau de l’équipement.

Ayant passé les derniers mois à évaluer les ravages du virus avec ses collègues, elle s’est vite rendue compte que les endroits les plus durement touchés étaient là où résidaient des personnes de plus de 70 ans évoluant dans des conditions fragiles.

Même si des efforts sont aujourd’hui annoncés, elle s’indigne qu’on ait mis tant de temps pour se mettre au travail, alors que ces endroits-là auraient dû être les premiers à être protégés.

« C’est déplorable qu’on ait dû assister à des choses vraiment atroces dans ces centres-là pour dire que là maintenant ça devient une priorité »

— Une citation de  Martine Lagacé, professeure à l'Université d'Ottawa, et chercheuse sur le vieillissement

Cependant, alors qu’on a souvent présenté la crise comme une analyse de personnes âgées, Mme Lagacé nous met en garde contre une certaine forme d'âgisme. D’une part, elle insiste sur le fait que, contrairement à notre perception, une bonne partie des porteurs de virus ont moins de 60 ans, et d’autre part, nous rappelle qu’un groupe de « 70 ans et + » est loin d’être homogène, prenant en exemple certains de ses collègues de 71 ou 72 ans.

Les personnes âgées ne sont pas toutes vulnérables, et pour elle, la crise est l’occasion d’une grande introspection: Il faut profiter du moment pour renouer les ponts entre les générations, et se rendre compte à quel point perdre un aîné signifie perdre une partie de notre histoire.

« C’est le temps de revoir notre solidarité générationnelle (..) à condition que les engagements des gouvernements, et aussi de la population, se transforment en gestes. »

— Une citation de  Martine Lagacé

Des paroles pleines de sagesse, et qui ne riment pas forcément avec vieillesse.