Depuis plusieurs années, l'historien Jean-François Nadeau, également journaliste au quotidien Le Devoir, attire notre attention régulièrement sur des bâtiments patrimoniaux d'exception qui sont menacés de démolition. « C'est important, le patrimoine, parce que c'est une trace de ce que nous avons été », affirme-t-il.
En juin dernier, la vérificatrice générale du Québec a publié un rapport accablant sur la responsabilité de l’État dans la mauvaise gestion du patrimoine, et même des biens qu’il gérait. « Quarante pour cent des biens du gouvernement qui méritent une attention particulière ne sont même pas inspectés aux trois ans », fait remarquer Jean-François Nadeau. Des bâtiments patrimoniaux, comme le manoir de Mascouche, le moulin du Petit-Sault, à L’Isle-Verte, et la maison Joseph-Petit-Dit-Beauchemin, à Varennes, sont menacés ou ont été rasés.
« On a le sentiment que détruire au nom du progrès, c’est l’avenir. »
Dans le dossier du patrimoine bâti, des experts mettent en avant l’écologie, puisque la démolition de bâtiments est plus polluante que leur recyclage. D’autres réclament une vigie gouvernementale indépendante pour mieux surveiller la gestion du patrimoine bâti.