« Papa est mort, et, non, il n'est pas parti au ciel. » La psychologue Josée Jacques, auteure du livre Des souvenirs pour la vie, est catégorique : « Pour annoncer à un enfant de 3 à 6 ans que son parent est mort, il faut tout simplement dire la vérité et expliquer le réel sans métaphores ni abstractions. »
Toute autre approche, comme celle d'évoquer le ciel ou le « long sommeil », fait en sorte que l'imaginaire débordant des enfants d'âge préscolaire tisse des scénarios plus catastrophiques.
« Les questions d'un enfant de 3 ans sont de nature physique et affective, explique Josée Jacques. Pour lui, le ciel est un endroit physique, pas un monde onirique et fantasmatique où l'on va se reposer pour l'éternité. Il faut être honnête au sujet du fait qu'on ignore ce qui se passe concrètement après la mort, qu'il y a un mystère dans cette situation, et il faut répondre avec nos connaissances et avec des mots simples. Il faut rassurer l'enfant au sujet de ses préoccupations du quotidien, en lui expliquant que, non, papa ne l'amènera pas au hockey cette semaine, mais qu'on va s'adapter à la nouvelle situation. »
La tristesse de l'enfant, de toute façon, ne peut pas être évitée et doit être vécue. D'après Josée Jacques, les rituels ont toutefois une fonction consolatrice. « Il faut inviter l'enfant aux rituels funéraires si possible, et on peut également l'encourager à créer son propre rituel, par exemple un bricolage en hommage au défunt ou une chanson. Entretenir la mémoire du défunt est également une bonne idée. Il faut insister sur le fait qu'on va se souvenir de l'être perdu. »