On peut critiquer les dépenses de la secrétaire générale de la Francophonie, mais il faudrait surtout, selon notre chroniqueur Michel Nadeau, « remettre en question la gouvernance de cette organisation, dont la gestion est en quelque sorte fractionnée entre 84 nations membres, ce qui n'est pas très efficace ».
D'après des documents dévoilés par Québecor Média cette semaine, la secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean, a dépensé un demi-million de dollars pour faire rénover l'appartement de fonction qu'elle occupe à Paris. Ces dépenses, vivement critiquées par Québec solidaire, sont considérées comme exagérées par de nombreux observateurs. Des modifications dans la structure de l'organisation pourraient éviter ce genre de dérapages financiers à l'avenir, selon Michel Nadeau. « Quand on 84 patrons, on n'en a, en fait, aucun », dit-il.
L'organigramme de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) stipule que la secrétaire générale nomme un administrateur chargé d’exécuter et de gérer la coopération. « Autrement dit, précise notre collaborateur, le budget est contrôlé par un subordonné de Michaëlle Jean dont le travail n'est jamais vérifié par une personne extérieure qui occuperait des fonctions supérieures. L’OIF est placée sous l’autorité de trois instances politiques : le Sommet de la Francophonie, qui est l’instance suprême de la Francophonie se réunissant seulement tous les deux ans, ainsi que la Conférence ministérielle de la Francophonie (CMF) et le Conseil permanent de la Francophonie (CPF). Ces instances ne remplacent pas un bon conseil d’administration. On lit aussi que 75 % du budget sert à la mise en œuvre de programmes. Le reste va donc à l’administration et à la direction. Vingt-cinq pour cent du budget en frais de gestion, c’est énorme. »
La chronique financière de Michel Nadeau aborde aussi l'agenda très occupé de l'ex-présidente du Mouvement Desjardins Monique F. Leroux, qui devient vice-présidente à la direction et conseillère stratégique de Fiera Capital, et des risques financiers du projet montréalais de réseau électrique métropolitain.